Le ministre Peeters approuve le plan social de Carrefour
Le ministre fédéral de l'Emploi Kris Peeters (CD&V) a approuvé mercredi le plan social conclu entre la direction et les syndicats de l'enseigne de grande distribution Carrefour.
Le vice-Premier ministre chrétien démocrate flamand a validé la possibilité pour les travailleurs licenciés âgés d'au moins 56 ans de bénéficier d'un régime de chômage avec complément d'entreprise (RCC, anciennement prépension).
Le groupe Carrefour avait annoncé en janvier dernier une restructuration menaçant initialement 1.233 emplois en Belgique. Syndicats et direction ont trouvé un accord social le mois dernier, qui envisageait notamment le recours au RCC à partir de 56 ans, une mesure dont pourraient bénéficier 600 personnes. Au final, 950 emplois devraient être supprimés au sein du groupe.
Ministre fédéral vs. ministre flamand
En approuvant le plan, le ministre Peeters va à l'encontre du ministre flamand de l'Emploi Philippe Muyters (N-VA), qui l'avait refusé en raison du recours aux RCC, estimant que cette forme d'assistance n'incitait pas suffisamment le travailleur à rechercher un nouvel emploi. Les deux autres Régions avaient quant à elles donné leur feu vert.
"Il était important de mettre un terme à l'incertitude pour les travailleurs de Carrefour. Le plan de restructuration peut maintenant être mis en œuvre", a commenté M. Peeters dans un communiqué.
A l'intention du ministre Muyters, il souligne les mesures d'activation prévues. "Les personnes qui perdent leur emploi ne sont pas désinscrites du marché du travail, elles seront activées au maximum", affirme-t-il.
Formation pour un métier en pénurie
Parmi les avis sollicités, celui de l'administration (SPF Emploi) a confirmé que l'avis négatif de Philippe Muyters n'avait pas d'impact d'un point de vue juridique. Dans une brève réaction, le ministre flamand a déploré que son homologue fédéral lui ait demandé son avis pour, au final, ne pas le suivre.
La décision de Kris Peeters a également été influencée par la concertation fructueuse menée avec Carrefour. Car en plus du montant de 2.500 euros par personne que le groupe libère pour la reclassement professionnel (outplacement) et la mise en place d'une cellule de reconversion, Carrefour s'est aussi engagé à octroyer 500 euros supplémentaires pour chaque formation d'un travailleur en RCC à un métier en pénurie, au-delà de l'outplacement normal, selon Kris Peeters.
Carrefour s'est aussi engagé à fournir des formations dans le numérique et la valorisation du profil du travailleur, ainsi qu'à organiser des bourses d'emploi.
Le RCC est l'une des quatre mesures envisagées par le plan de restructuration, à côté de l'incitation au départ volontaire, la réduction du temps de travail via l'aménagement de fin de carrière à partir de 55 ans et le replacement dans d'autres magasins du groupe.