La Belgique et le Royaume-Uni veulent une "approche parallèle" sur le rapatriement des djihadistes
Le Premier ministre Charles Michel et son homologue britannique Theresa May auront une "approche parallèle" sur la question du retour des combattants de l'Etat islamique (EI), ont-ils convenu dimanche lors d'un entretien téléphonique.
Le président américain Donald Trump a appelé samedi les Européens à reprendre quelque 800 combattants de l'EI et à juger leurs ressortissants faits prisonniers parmi les djihadistes en Syrie. Donald Trump a annoncé unilatéralement le retrait des militaires américains présents en Syrie, suscitant la colère des pays alliés. Le groupe Etat islamique (EI) est sur le point de perdre le dernier territoire de son "califat" sous les coups de boutoir de l'alliance arabo-kurde et de la coalition internationale menée par les Etats-Unis.
Premiers contacts
Dimanche, le ministre de la Justice Koen Geens a réclamé une solution européenne, appelant à "réfléchir tranquillement et regarder ce qui comporte le moins de risques sécuritaires". Il a invité Charles Michel à prendre une initiative.
Le Premier ministre britannique Theresa May a appelé Charles Michel dimanche matin. Des conseillers belges et britanniques vont se pencher sur le dossier dans les prochaines heures. Charles Michel aura également dans les prochains jours un contact avec son homologue néerlandais Mark Rutte et avec le président français Emmanuel Macron.
Un rapatriement "extrêmement difficile"
Le ministre allemand des Affaires étrangères a jugé "extrêmement difficile" d'organiser à ce stade un rapatriement des djihadistes européens du groupe Etat islamique retenus en Syrie, comme l'exige Donald Trump. Un retour ne pourrait être possible que si "nous pouvons garantir que ces personnes soient immédiatement envoyées ici devant un tribunal et qu'elles seront mises en détention", a déclaré Heiko Maas dimanche soir lors sur la première chaîne de télévision allemande ARD. Pour cela, "nous avons besoin d'informations judiciaires, et cela n'est pas encore le cas", a-t-il dit jugeant dans ces conditions un rapatriement "extrêmement difficile à réaliser". Berlin veut "se concerter avec la France et la Grande-Bretagne (...) sur la façon de procéder", a-t-il encore précisé.
Notons que le sujet doit être évoqué ce lundi par les ministres européens des Affaires étrangères qui se rencontrent pour discuter entre autres de "la situation en Syrie, en particulier les derniers développements intervenus sur le terrain", selon l'ordre du jour de la réunion.