"Mon parti paye le prix fort de la décision de la N-VA de quitter le gouvernement"
Le Premier ministre démissionnaire Charles Michel (MR) estime que son parti paye le prix fort de la décision de la N-VA de quitter le gouvernement, l’an dernier. Il a fait cette déclaration, ce dimanche lors de l’émission "De zevende dag" (VRT). Quant à son avenir après les élections du 26 mai, il affirme que c’est encore prématuré d'en parler.
Une longue période sans gouvernement causerait des dommages en termes d'emploi et de bien-être, a-t-il prévenu. Dans l'émission dominicale de la VRT, "De zevende dag", Charles Michel s'est présenté comme un "bâtisseur de ponts", mais s'en est pris aux deux partis écologistes, Ecolo et Groen, qu'il a accusés de vouloir imposer de nouveaux impôts.
Selon lui, le départ de la N-VA du gouvernement fédéral, en décembre dernier, représente un "beau cadeau" aux partis de gauche. Charles Michel a affirmé qu'il s'agissait d'un coup manqué pour les nationalistes flamands qui s'attendaient à marquer des points avec le thème de la migration lors d'élections anticipées.
Dans le dernier baromètre politique publié au début de cette semaine, les résultats du MR n'étaient pas bons. Le parti du Premier ministre fédéral arriverait en troisième position en Wallonie avec 18,3%, soit environ 7,5% de moins que lors des précédentes élections législatives, il y a cinq ans. Et le Premier ministre Charles Michel, lui-même s'effondre également en terme de popularité.
"Je ne m’inquiète jamais des résultats des sondages", a déclaré Charles Michel ce dimanche midi.
"Ce qui compte, ce sont les résultats du 26 mai. Mais je ne nie pas que les sondages montrent une tendance (négative pour son parti, ndlr). Je suis conscient du fait qu'en tant que MR, nous payons un lourd tribut après la décision de la N-VA de laisser tomber le gouvernement. Mais il y a encore beaucoup de gens qui ne savent pas encore avec certitude pour qui ils vont voter. Les semaines à venir seront donc importantes."
Le MR avait pris un très gros risque, il y a cinq ans en devenant le seul parti francophone au sein d'un gouvernement fédéral composé de trois partis flamands : la N-VA, le CD&V et l’Open VLD. On avait d’ailleurs qualifié son équipe de "gouvernement kamikaze".
"Mais ce n'est pas advenu", déclare clairement Charles Michel. "Je pense que j'ai eu le courage de choisir la stabilité. Nous avons opté pour plus d'emplois, pour le renforcement de la compétitivité des entreprises et pour plus d'investissements. Jusqu'à la chute du gouvernement, nous avions démontré que nous étions capables de gouverner le pays."
Et après les élections ? Charles Michel est-il un candidat à se succéder au poste de Premier ministre ? "C'est prématuré pour le moment. Je veux continuer à travailler jusqu'au dernier jour de cette législature ", a-t-il ajouté. La question de savoir si le MR sera encore une fois le seul parti francophone au sein d'un gouvernement fédéral demeure sans réponse.
"Il y a quatre ans, c'était possible parce que le programme était convaincant. Après les élections, il faudra voir ce qui se passera".