L’armée veut installer un centre de formation par province, pour attirer de jeunes recrues
La direction de la Défense est actuellement en contact avec les gouverneurs des provinces afin d'établir dans chacune d'elles un centre de formation pour jeunes recrues. Les candidats bénéficieraient ainsi d'une formation à proximité de leur domicile, ce qui rendrait le métier plus attrayant. Des plans existent également pour établir dans chaque province un point de contact central pour des engagements à l'armée, la police, les pompiers et la douane, précise le ministre démissionnaire de la Défense Didier Reynders (MR) à la VRT.
L’armée belge a besoin d’urgence de nouvelles recrues. La semaine dernière, la rédaction de VRT NWS avait pu consulter des chiffres internes qui révèlent que pas moins de 11.400 militaires belges prendront leur pension au cours des cinq prochaines années. L’armée se dépeuple donc plus rapidement que prévu.
"Pour compenser cette vague de départs, il est vraiment nécessaire de rendre le métier de militaire plus attrayant aux yeux de la jeune génération", estime le ministre démissionnaire de la Défense, Didier Reynders (MR). L’armée envisage donc de créer des centres provinciaux de formation pour les jeunes recrues.
"Cela n'a aucun sens de demander à un jeune d'effectuer chaque jour 200 kilomètres pour suivre une formation", explique Didier Reynders. "Il faut pouvoir avoir une décentralisation, certainement au cours de la première année de formation. Et il doit être possible, par exemple, de débuter à la Défense, pour ensuite travailler à la police, chez les pompiers, ou inversement", ajoutait le ministre. Il va falloir attirer 10.000 nouvelles recrues durant les cinq prochaines années afin de compenser les départs à la retraite.
Le principal syndicat militaire, le SLFP Défense, réagit positivement au plan de décentralisation de la formation. "En ce qui nous concerne, il s'agit d'une très bonne initiative", a commenté Boris Morenville, président de l'organisation. "Nous devons être plus attractifs. Une de nos propositions est la régionalisation. Si les gens peuvent se former et travailler plus près de chez eux, c'est un gage de stabilité et ils pourront rester au sein de l'armée", précisait Morenville.
Didier Reynders estime en outre que l’armée doit collaborer plus intensément avec le secteur privé. "L’une des options serait que des employés d’entreprises privées viennent travailler pendant quelques années à la Défense".