Des chefs d’entreprises flamands plaident en faveur d’une fiscalité plus juste
Plus de 50 dirigeants flamands donnent, dans une lettre ouverte, 36 conseils aux politiciens flamands et fédéraux, indiquent ce mardi les quotidiens financiers L'Echo et De Tijd. Ils insistent sur des taxes environnementales considérablement plus élevées, des taxes sur le travail considérablement réduites et un impôt uniforme sur toutes les plus-values, y compris les bénéfices provenant d'actions, de dividendes, de loyers et d'héritages.
Ce document, accompagné de 36 conseils aux politiques flamands et fédéraux, a été initié par Karel De Boeck, l’ancien PDG des banques Fortis et Dexia, et Karel Cardoen, l’ex-PDG de l’entreprise Cardoen. Parmi les signataires figurent notamment Philippe Haspeslagh (Ardo), Jan De Clerck (Domo), Vic Swerts (Soudal) et Bernard Filliers (Filliers). "Les choses doivent changer, déclarait Karel De Boeck ce mardi dans l’émission "De ochtend" (VRT).
"L’inquiétude augmente réellement en ce qui concerne la position dans laquelle notre pays s’est progressivement installé. Il est catalogué comme pays de l’Europe du sud, ce qui implique une dette importante, un budget qui n’est pas correct, peu de réserves pour les pensions, et cela malgré les impôts élevés qui sont perçus", précisait De Boeck. "Ce n’est pas bon. Notre pays doit y remédier. Le taux d’emploi doit augmenter et le coût de l’administration doit être réduit. Nous devons veiller à une simplification, notamment en ce qui concerne la fiscalité belge et flamande".
Les signataires plaident aussi en faveur d'un impôt uniforme "de 20% par exemple" sur chaque augmentation de capital, tant de manière privée que par le biais d'une société.
La cinquantaine de chefs d’entreprises semble aussi pratiquer une certaine autocritique. "Les grandes entreprises profitent via des portes arrières - et avec l’aide des meilleurs spécialistes - de la complexité du système pour bénéficier de subsides importants et payer très peu d’impôts. Ce qui accroit la pression sur les braves citoyens et d’autres entreprises", indique aussi les auteurs de la lettre ouverte aux politiques.
Davantage de migrants sur le marché de l’emploi
Les chefs d’entreprises donnent des conseils aux politiques pour améliorer la situation. Il faut notamment augmenter le taux d’activité professionnelle, veiller à ce que les immigrés puissent être mis à contribution sur le marché de l’emploi dès qu’ils ont la perspective d’un permis de séjour. Mais les grands patrons estiment aussi qu’il faut réduire le nombre de mandats politiques.
"A l’heure actuelle, l’infrastructure est tout simplement trop onéreuse. Nous ne parvenons plus à la financer". Et les grands patrons plaident également en faveur de l’abolition du Sénat, de partie des provinces et pour davantage de fusions de communes.
D’après Karel De Boeck, l’inquiétude monte. "Nous ne parvenons pas à résoudre nos problèmes. Nous encaissons encore toujours des pertes budgétaires. Songez à ce qui va se passer quand le vieillissement de la population augmentera encore et que le taux d’intérêt augmentera. Un pourcent d’augmentation représente 5 milliards d’euros".