Le nombre de migrants en transit arrêtés en région côtière diminue
Depuis le mois de mai, un nombre moins important de migrants en transit sont interpellés dans la zone côtière de Flandre occidentale. Le gouverneur de la province, Carl Decaluwé, explique cette situation notamment par des mesures prises sur les parkings d’autoroutes et l’approche du Brexit. Sur le terrain, la zone de police Westkust ne perçoit cependant pas de diminution du nombre de migrants en transit vers le Royaume-Uni. Il faut dire que "pendant l’été, notre priorité ne va pas aux migrants mais aux événements touristiques", dont la sécurité doit être assurée, précise la police.
En juillet 2018, quelque 654 migrants de passage étaient interpellés en Flandre occidentale. En août de l’an dernier, il y avait même 887 arrestations. Cette année, le compteur est nettement plus bas, pour l’instant. Ainsi, en juillet, quelque 235 migrants ont été interpellés, et en août ils sont actuellement 115 à avoir été interceptés.
A noter que ces chiffres peuvent comprendre deux fois les mêmes personnes. Il n’est en effet pas rare que des migrants en transit se fassent interpeller plusieurs fois.
"Par rapport à l’an dernier, qui a été particulièrement animé avec beaucoup de migrants interceptés, nous constatons que la tendance a changé depuis le mois de mai dernier", précise le gouverneur de Flandre occidentale, Carl Decaluwé (photo).
Il propose plusieurs explications à ce phénomène. "Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Un nouveau phénomène est en effet apparu : des migrants tentent de rallier l’Angleterre à bord de petits bateaux qui partent de Calais. C’est depuis ce port-là que la distance vers l’Angleterre est la plus courte. Un millier de personnes ont déjà tenté la traversée. Je suppose qu’ils cherchent l’endroit le plus facile pour faire la traversée. Ici les parkings et les ports sont contrôlés. Les bandes essayent donc d’atteindre l’Angleterre d’une autre façon".
L’approche du moment où le Royaume-Uni se retirera de l’Union européenne (Brexit) "peut également jouer un rôle. Les migrants préfèrent peut-être attendre de voir ce qui va se produire réellement, et restent donc en Europe pour l’instant".
Le gouverneur reste cependant alerte. "Nous verrons ce qui se passe ces prochains mois. Mais cela reste un gros effort pour peu de résultats. Le nombre de migrants en transit reste constant, bien qu’il soit légèrement en baisse actuellement. Si nous arrêtons nos actions, les trafiquants d’êtres humains le sauront et tenteront à nouveau leur chance en Flandre occidentale. Il faut constamment les maintenir à l’œil".
Pas de baisse sentie sur le terrain
Nico Paelinck, chef de corps de la zone Westkust et président de la Commission permanente de la Police locale, signale qu’il ne ressent pas de diminution du nombre de migrants de passage sur le terrain. Pour exemple concret, il cite le fait que 30 migrants ont été signalés la semaine dernière à Nieuport. "En raison de l’affluence de touristes pendant l’été, d’événements et des vacances, il n’y a pas une capacité suffisante de policiers dans la province, et avant tout au littoral, pour surveiller activement le phénomène. Nous ne menons pas d’actions particulières dans ce domaine", précise Paelinck.
"Notre cavalerie fédérale est par contre active quotidiennement", souligne le porte-parole de la zone de police Westkust. "Donc si l’on trouve des sacs à dos, par exemple, dans les dunes, on les enlève immédiatement. Nous voulons ainsi éviter que des campements se forment. Nous sommes une zone frontalière avec la France, ce qui peut aussi jouer un rôle".