Les activistes pour le climat reprendront leurs actions hebdomadaires en septembre
A quelques jours de la rentrée scolaire, l'activiste pour le climat anversoise Anuna De Wever s'apprête à reprendre son bâton de pèlerin. A partir du 20 septembre, les jeunes qui dénoncent l'inertie des autorités en matière climatique ne sècheront plus les cours le jeudi, comme avant les élections, mais envisagent tout de même des actions toutes les semaines. "Nous continuerons de désobéir car c'est la seule façon de nous faire entendre", a affirmé la jeune étudiante vendredi. Des grèves scolaires pourraient avoir lieu une fois par mois.
En Flandre, une quinzaine de groupes de travail ont été chargés de préparer la rédaction de l'accord de gouvernement pour la coalition suédoise. Celui dédié à la politique climatique se réunissait pour la première fois mercredi. Anuna De Wever (photo) ne se fait pas d'illusion. "Il est très peu tenu compte de nos revendications (...)", a-t-elle regretté, jugeant la note de travail "dépassée" dans le sens où elle ne fait aucune mention "d'un changement de système pourtant nécessaire", estime-t-elle.
"C'est pourquoi nous allons reprendre nos actions le 20 septembre", une date qui coïncide avec une grève mondiale pour le climat. Alors que certains croyaient la jeune femme épuisée après les événements du Pukkelpop, Anuna De Wever n'a pas l'intention de jeter l'éponge. "Honnêtement? J'en ai aussi assez, mais nous devons continuer", a-t-elle lancé.
Lors du festival de musique limbourgeois, des festivaliers avaient rudoyé la militante après une de ses actions en faveur du climat. Certains d'entre eux avaient jeté des bouteilles d'urine sur sa tente et insulté ses amis au point que la sécurité avait dû intervenir. Après avoir déposé plainte, Anuna De Wever a relaté sa version des faits ce vendredi au parquet. Une enquête est en cours.
"Avant le Pukkelpop, les messages de haine florissaient déjà sur les réseaux sociaux, mais ce qui s'est passé au festival était particulièrement offensant", a-t-elle confié. La jeune femme a désormais besoin de protection. "C'est très angoissant, je n'ai que 18 ans et tente de faire une bonne action, de me battre pour une cause en laquelle je crois. Nous n'excluons personne par notre message et n'attaquons personne individuellement. En revanche, j'ai le sentiment d'être une cible, aussi pour les politiciens. Beaucoup d'entre eux ne considèrent que ma personne et affirment des choses sur moi que je ne trouve pas correctes. Moi, je m'efforce seulement de veiller à ce que tout le monde collabore à une politique climatique ambitieuse", a-t-elle conclu.
Le combat la mènera en novembre jusqu'à la COP 26, au Chili, qu'elle ambitionne de rejoindre à bord d'un voilier avec d'autres membres de Youth For Climate, dont la figure francophone du mouvement Adélaïde Charlier.