Le parlement flamand a fait sa rentrée sans Déclaration de septembre
C’est sans sa traditionnelle Déclaration de septembre du ministre-président que le parlement flamand a fait sa rentrée ce lundi après-midi, le nouveau gouvernement flamand n’étant pas encore formé. Une première. Le président de l'assemblée, Wilfried Vandaele (N-VA), a fait un bref discours d'ouverture.
Selon les décrets flamands, le parlement régional entame ses travaux le quatrième lundi de septembre, une rentrée traditionnellement marquée par une déclaration du ministre-président. Mais au nord du pays, les négociations pour former le futur gouvernement sont toujours en cours, les négociateurs ayant seulement abordé la question du budget ce week-end.
Selon plusieurs sources, "plusieurs jours" seront encore nécessaires avant de parvenir à un accord entre la N-VA, le CD&V et Open VLD.
Tout comme il y a quelques mois déjà, c'est le Vlaams Belang Filip Dewinter (photo, à dr.) qui a pu présider la séance ce lundi. L'Anversois dispose en effet de la plus grande ancienneté. Il a toutefois dû rapidement céder sa place à Wilfried Vandaele (N-VA, photo au centre), reconduit au perchoir de l'assemblée parlementaire flamande par une majorité des députés.
Vandaele a qualifié la séance de "courte, mais cependant sympathique". Quelque 61 des 124 parlementaires sont des nouveaux venus au parlement flamand, et 59 des 124 sont des femmes.
"L'objectif : l'équilibre budgétaire à la fin de la législature"
Le nouveau gouvernement flamand doit avoir l'ambition de terminer la législature par un budget en équilibre, estimait pour sa part - ce lundi matin dans l’émission "De ochtend" de la VRT - le négociateur de la N-VA Theo Francken (photo).
"Nous essayons de trancher les derniers nœuds", a souligné l’ancien Secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration. Le week-end passé, les négociateurs ont abordé la question du budget. Theo Francken n'a pas voulu s'étendre sur ce point, mais a indiqué que "l'équilibre à la fin de la législature sera l'objectif".
Interrogé sur la formation d'un gouvernement fédéral, Francken estime que son parti doit entamer des négociations sérieuses avec le parti socialiste francophone. Il voit même une base pour un compromis : des règles plus strictes en matière de migration - ne pas donner trop tout de suite aux nouveaux venus - contre de meilleurs droits sociaux, comme une pension de base plus élevée. "Beaucoup de gens se plaignent d’une pension trop réduite, alors qu’ils y ont contribué pendant des dizaines d’années. Si l’on négocie avec le PS, on ne peut pas nier cette requête".
Plus de confédéralisme, alors?
Des négociations avec le PS obligeraient aussi la N-VA à ravaler son appel au confédéralisme. En raison de l’opposition totale des socialistes francophones à ce scénario, mais aussi en raison de la réalité mathématique. Avec, par exemple, une coalition socialiste, libérale et N-VA, il n’y aurait pas à la Chambre la majorité des deux tiers qui est nécessaire pour une réforme d’Etat. Theo Francken se dit prêt à abandonner cette piste pour les prochaines années.
"Je suis en faveur d’une indépendance flamande et du confédéralisme. Cela fonctionnerait bien, même en créant certains troubles. Mais le puzzle nécessaire pour cela n’est pas présent. Il n’y a pas de majorité des deux tiers avec le PS et l’on a des partis extrêmes. Ils ont grandi, mais ne comptent en fait pas vraiment. On peut le regretter, mais il faut jouer avec les cartes dont on dispose".
La N-VA doit donc négocier avec le PS, sans garantie de succès, car les positions restent très éloignées. "Nous devons au moins entamer un exercice intellectuel conséquent avec le PS. Si ça marche et que nous pouvons atterrir, c'est bien. Mais si ça ne marche pas, nous devons être en mesure de regarder l'électeur droit dans les yeux et montrer que nous avons travaillé dur, et vraiment essayé", a ajouté Theo Francken.