Quinze suspects opérant depuis Gand appréhendés pour trafic d’êtres humains
Quinze personnes suspectées de trafic d'êtres humains ont été appréhendées les 23, 24 et 25 septembre en Belgique (12), au Royaume-Uni (2) et en Allemagne (1), annonce ce vendredi la police fédérale dans un communiqué. La bande tentait de faire passer des Albanais au Royaume-Uni en les cachant dans des voitures ou des camions réaménagés en cachettes. Elle aurait aussi utilisé un hôtel dans le port gantois où les réfugiés attendaient les traversées.
Le parquet de Flandre orientale, en collaboration avec la police judiciaire fédérale du même arrondissement, a ouvert une enquête sur une bande qui faisait visiblement séjourner des migrants dans un hôtel du port de Gand en attendant de traverser la Manche. Afin de démanteler l'organisation, une coopération étroite a été mise en place avec la National Crime Agency au Royaume-Uni.
La police judiciaire fédérale de Flandre orientale a reçu les renforts des polices locales de Gand et d'Anvers, du corps d'intervention de Flandre orientale, et un hélicoptère de la police fédérale a été mobilisé. La police belge avait particulièrement en ligne de mire un Albanais de 29 ans, interpellé le 23 septembre dans la région gantoise.
Au total, douze suspects ont été appréhendés en Belgique. Huit perquisitions ont été effectuées, dont sept à Gand (notamment à l'hôtel et dans un café) et une à Deurne. Trente-sept Albanais ont été retrouvés à l'hôtel. Une petite quantité de cannabis et de haschich a en outre été découverte et quatre véhicules ont été saisis.
Cinq suspects ont été présentés à un juge d'instruction les 24 et 25 septembre et placés sous mandat d'arrêt. Les sept autres ont été libérés dans l'attente de leur procès. Au Royaume-Uni, deux suspects ont été interpellés à Basildon et Lewisham. Un quinzième suspect, recherché internationalement, a finalement été arrêté en Allemagne. Tous seront transférés en Belgique en vertu d'un mandat d'arrêt européen émis à leur encontre.
"Transports garantis" pour 15.000 euros
D’après Patrick Willockx de la Police fédérale judiciaire de Flandre orientale, la bande albanaise est soupçonnée de trafic d’êtres humains à grande échelle. "Elle faisait venir des gens d’Albanie vers la région gantoise. Ces personnes étaient ensuite acheminées vers l’Angleterre, avec la complicité de chauffeurs".
" Les personnes étaient cachées dans des espaces dissimulés aménagés dans les véhicules, dans la cabine du conducteur de camion ou dans le coffre de voitures". Les conducteurs étaient au courant de la situation, ce qui rend la technique de cette bande de trafiquants assez unique, indique la police.
Dans les cercles de la police, ce type de trafics sont qualifiés de "transports garantis", qui se distinguent des tentatives de migrants de se glisser dans un véhicule à l’insu du conducteur. Dans le cas de la bande albanaise, les conducteurs savaient ce qu’ils transportaient et pourquoi. Les prix payés par les réfugiés pour pareil services sont donc plus élevés. Il est question de montants avoisinant les 15.000 euros.