Le jour J est-il (enfin) arrivé pour les négociateurs flamands?

Les négociateurs de la N-VA, de l'Open VLD et du CD&V qui travaillent à la conclusion d'un accord de gouvernement flamand ont terminé leurs travaux samedi en fin de journée.  Depuis 10 heures ce dimanche, les présidents des trois partis sont à nouveau réunis, avec l'intention de négocier au finish. Les dernières discussions tournent principalement autour de l'équilibre budgétaire. D'autres mesures sont déjà entérinées. Elles concernent notamment la politique d'intégration.

Vendredi en journée, le formateur Jan Jambon (N-VA) avait tenu des discussions bilatérales avec l'Open VLD et le CD&V. En cours de soirée, il avait ensuite réuni les trois chefs de partis autour de la table. Les négociations ont toutefois pris fin à 23 heures, une situation surprenante alors que l’optimisme régnait encore hier.  

D’après l’Open VLD, l'atmosphère était constructive mais des "clarifications techniques supplémentaires étaient encore nécessaires".

Question de sous

D’après le journaliste politique de la VRT, Bart Verhulst, la question cruciale autour de ces dernières négociations est de savoir si le budget flamand doit à nouveau être en équilibre, alors qu’il fait actuellement face à un trou d’environ un demi-milliard d’euros.

Par ailleurs, les trois partis ont mis un certain nombre de dossiers sur la table, des dossiers qu’ils aimeraient mettre en œuvre, mais qui ont aussi un prix. On évoque notamment la baisse des droits de succession, un avantage fiscal accordé aux faibles revenus ou encore la suppression du bonus habitation (woonbonus).

A leur arrivée ce matin place des Martyrs, les négociateurs ont indiqué qu'outre le budget, plusieurs points posaient encore souci. Les représentants des trois partis n'ont toutefois pas voulu donner plus de précision. Il semble cependant que les divergences sont principalement liées à des positions idéologiques.

Les mesures entérinées

Si les négociateurs n’aboutiront à un accord que lorsqu’ils se mettent d’accord sur tout, certaines mesures font déjà l’unanimité.

La volonté de la N-VA de rendre la politique d’intégration plus sévère va finalement aboutir. Les cours de citoyenneté vont ainsi devenir payants, alors que l’accès au système social flamand pour les primo-arrivants ne pourra intervenir qu’après une certaine période de contribution.

Les libéraux flamands exigeaient pour leur part que les chômeurs de longue durée puissent être menés à effectuer un travail d’intérêt général. De son côté, le CD&V luttait pour le maintien des administrations provinciales et s’opposait à l’obligation de fusion de certaines communes.

D’autres points de l’accord gouvernemental sont davantage symboliques. C’est le cas de l’instauration d’un canon flamand, une sorte de liste de points historiques et culturels liés à la Flandre. Désormais, les bourgmestres flamands auront en outre le choix de porter l’écharpe tricolore ou jaune et noire.

Nouvelles négociations ce dimanche

Samedi, les négociateurs se sont réunis pour tenter de placer les dernières pièces du puzzle. Seule Hilde Crevits était absente. La figure de proue du CD&V devait en effet assister au mariage de son fils.

Ce dimanche, de nouvelles discussions sont en cours depuis 10 heures du matin. D’après la journaliste de la VRT Leen De Witte, le cabinet du formateur Jan Jambon espère qu’il s’agira de la dernière phase.

Reste à voir si la fameuse ‘Déclaration de septembre’ du nouveau ministre-président flamand aura encore lieu en septembre. En coulisses, la N-VA estime qu'il y a de fortes chances d'aboutir à un accord, même s'il risque de tomber en soirée, voire pendant la nuit.  

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