Selon l’informateur Paul Magnette, "certains points de convergence se dégagent"
"Je peux affirmer que certains points de convergence se dégagent", a indiqué lundi l’informateur royal Paul Magnette (PS), après avoir consulté dans une "excellente ambiance de travail" les partis disponibles pour former un gouvernement. Il a ainsi souligné qu’un consensus entre les formations existe quant à la nécessité d'améliorer le taux d'emploi. La dimension institutionnelle ne constituera pas une thématique à part entière, mais sera abordée de manière transversale.
L'informateur royal Paul Magnette va soumettre des notes écrites aux dix partis impliqués dans les discussions en vue de la formation d'un exécutif fédéral. Ces textes porteront sur les priorités identifiées par l'informateur avec les formations politiques et les moyens éventuels de les atteindre.
Les priorités
Les moyens utilisés pour améliorer le taux d’emploi divergent, mais l’informateur estime que des voies peuvent être dégagées. "Les recettes pour y parvenir ne sont pas les mêmes d'un parti à l'autre, mais elles peuvent être complémentaires plutôt que contradictoires", a-t-il déclaré.
Dans le cadre de sa mission, Paul Magnette a identifié quatre autres thématiques prioritaires: la transition climatique, la cohésion sociale et la lutte contre la pauvreté, la justice et la sécurité et enfin la politique migratoire.
Parallèlement à la recherche de convergences sur ces thématiques, l'informateur va mener une réflexion sur les moyens budgétaires, et ce alors que la Commission européenne a récemment prédit un déficit public belge en forte augmentation dans les trois prochaines années, plongeant - à politique inchangée - à 1,7% cette année, 2,3% en 2020 et 2,6% en 2021.
Dans le cadre de cette réflexion, Paul Magnette rencontrera cette semaine le commissaire européen Pierre Moscovici, avec lequel il entend s'entretenir des éventuelles évolutions des règles budgétaires européennes.
Outre l'identification de thématiques et la réflexion budgétaire, l'informateur a précisé que la dimension institutionnelle ne constituera pas une thématique à part entière des discussions, mais qu'elle sera examinée "sereinement" et de manière transversale.
"Une mission d’information pas de préformation"
Les notes écrites élaborées par Paul Magnette vont désormais être transmises aux formations politiques. Celles-ci seront constituées de trois parties. La première comprendra des données chiffrées, "des chiffres et des faits objectifs", afin d'éviter des blocages "idéologiques" ou des prises de positions "fantaisistes". La deuxième partie de la note portera sur les objectifs à atteindre, tandis que la troisième se focalisera sur les moyens pour ce faire.
Ces notes devront permettre de mieux percevoir l'adhésion des partis aux différentes propositions, a précisé l'informateur, qui s'est dit disponible pour poursuivre sa mission au-delà du 18 novembre si des progrès suffisants sont réalisés et que le Roi lui en fait la demande. Paul Magnette a par contre refusé d'exprimer sa préférence pour une future coalition. "J'ai été chargé d'une mission d'information, pas de préformation. Je travaille sur les priorités", a-t-il affirmé.
Sur les dix partis consultés depuis jeudi, neuf se sont dit prêts à monter dans un gouvernement, tandis qu'une formation a exprimé sa disponibilité à un soutien depuis l'extérieur. L'informateur n'a toutefois pas mentionné explicitement le parti qui ne souhaiterait pas prendre part à un gouvernement. Ces derniers jours, le cdH - cinq sièges à la Chambre - avait mentionné qu'il était prêt à jouer un rôle pour favoriser une sortie de crise, tandis que DéFI - qui ne dispose que de deux sièges au Parlement - n'avait pas exclu un soutien de l'intérieur ou de l'extérieur.