De Wever : "J’ai promis au CD&V et à l’Open VLD de ne jamais les laisser tomber au fédéral"
Lors de la formation du gouvernement flamand, la N-VA s’était mise d’accord avec le CD&V et l’Open VLD sur certains points concernant le niveau fédéral. C’est ce qu’a révélé le président des nationalistes flamands, Bart De Wever, sur le plateau de l’émission dominicale ‘De Zevende dag’ (VRT). "Je leur ai dit qu’en cas de négociations fédérales, je ne les laisserais jamais tomber", a-t-il fait savoir.
D’après Bart De Wever, il s’agissait d’une "entente" avec le CD&V et l’Open VLD. "Il y avait une grande demande de mettre l’Open VLD à la porte, mais j’ai dit que je n’allais pas le faire. Je suis un homme de parole", a indiqué le président de la N-VA.
"Nous avons trouvé un accord en Flandre. Il contient énormément d’aspirations qui doivent aussi être réalisées au niveau fédéral, que ce soit au niveau de la migration, de la compétitivité, de la création d’emplois… Je leur ai dit que je les embarquerais", a-t-il précisé, évoquant ses promesses au CD&V et à l’Open VLD.
Bart De Wever a rappelé que si l’Open VLD s’embarquait finalement dans une majorité arc-en-ciel, la position du parti libéral flamand deviendrait compliquée au vu du fossé qui se présenterait entre les gouvernements fédéral et flamand. Le président de la N-VA s’en est également pris à Gwendolyn Rutten, dénonçant le fait que la présidente de l’Open VLD a coupé les ponts avec les nationalistes flamands.
VB et N-VA à 50%? "Une réalité"
Selon un récent sondage paru sur Het Laatste Nieuws et VTM, le Vlaams Belang reste le premier parti en Flandre et progresse pour arriver à 27,3% d’intentions de vote, contre 22% pour la N-VA. Interrogé sur ces résultats, et sur le fait que la deux partis obtenaient ensemble un score proche des 50%, Bart De Wever a indiqué qu’il y croyait.
"Je pense que c’est la réalité", a-t-il souligné. "Je ne donne jamais de valeur absolue aux sondages, et j’ai tendance à plutôt suivre mes sentiments, mais ceux-ci étaient vraiment parallèles aux résultats, qui démontrent aussi l’implosion des partis traditionnels".
Pour Bart De Wever, ces résultats illustrent u véritable tournant politique. "Il s’agit d’une fin de régime", a-t-il souligné. "On se rapproche de la situation italienne ou française. Et ça peut même devenir pire si on dit au Flamands : vous pouvez penser ce que vous voulez, être aussi fâchés que vous voulez, nous crachons à votre figure et allons faire un gouvernement qui n’a pas la majorité en Flandre".
Un pont sur le Grand Canyon?
Face au fossé qui divise le PS et la N-VA, beaucoup évoquent un infranchissable "Grand Canyon" entre les deux partis. Un pont est-il à ce point impossible ? "On ne peut pas conclure cela, car on n’a en fait jamais sérieusement essayé", a commenté Bart De Wever. "Lorsqu’on dit qu’on a travaillé durant des mois à l’élaboration d’une violette-jaune, ce n’est pas vrai", a-t-il ajouté.
Et si le roi Philippe demande au leader de la N-VA de prendre la main ? "Quand le roi demande quelque chose, on ne peut le refuser", a répondu Bart De Wever, le sourire en coin.