Le roi a prolongé la mission des informateurs Coens et Bouchez
Les informateurs royaux Georges-Louis Bouchez (MR) et Joachim Coens (CD&V) présentaient ce vendredi un rapport au roi Philippe de leurs premiers 10 jours de mission. Le souverain a décidé après l’audience de prolonger la mission des deux nouveaux présidents de partis jusqu’au 13 janvier. Sur base de cinq thèmes principaux sélectionnés, Joachim Coens et Georges-Louis Bouchez veulent continuer à chercher une possible coalition, indiquaient-ils lors de leur conférence de presse. "Nous allons aussi considérer d’autres formules que violet-vert et violet-jaune".
Les présidents du MR et du CD&V feront un nouveau rapport au plus tard le 13 janvier prochain, selon un communiqué du Palais royal. La mission du duo avait débuté le 10 décembre dernier, pour tenter d'ouvrir la voie à la formation d'un gouvernement fédéral de plein exercice, dont la Belgique est privée depuis un an.
La prolongation de leur mission était attendue, alors que leur travail semble jusqu'à présent avoir confirmé l'incompatibilité d'associer le PS francophone et la N-VA flamande dans un gouvernement.
Lors de leur désignation, les deux nouveaux présidents de parti avaient assuré n'exclure aucune piste de coalition. Ils ont tenté de remettre le PS et la N-VA autour de la table, alors que l'impossibilité d'une alliance entre ces deux partis semblait déjà avoir été actée. Malgré leurs efforts, le fossé entre les deux plus grandes formations du pays ne s'est pas amenuisé.
Dimanche dernier, le président du PS, Paul Magnette répétait à l'envi que la N-VA ne voulait faire aucun compromis, confirmant que de nouvelles discussions avaient eu lieu. Deux jours plus tard, Rudy Demotte (PS), officialisait en radio l'impossibilité pour son parti de gouverner avec les nationalistes flamands. "Ne perdons plus de temps à discuter de ce qui n'est pas possible pour nous. Il y a un choix à faire: ou le PS, ou la N-VA", avait-il affirmé. "On est en train de faire croire qu'une coalition avec la N-VA est possible. C'est un mensonge. Ce n'est pas une option."
Après cette sortie dans la presse, l'informateur Georges-Louis Bouchez s'est limité à prendre acte de "l'exclusive" prononcée par le PS à l'égard de la N-VA. Une nouvelle rencontre entre Paul Magnette et Bart De Wever mercredi, sans les informateurs, n'a vraisemblablement pas permis de faire bouger les lignes.
La seule solution est au centre, estiment Bouchez et Coens
Les informateurs royaux ont écarté ce vendredi l'alternative entre une coalition bourguignonne et une coalition arc-en-ciel. La seule solution possible se situera "au centre", ont-ils expliqué au cours d'un point presse (photo) qui a suivi leur premier rapport au Roi.
Depuis leur désignation, les deux présidents de parti ont eu des contacts avec les dix formations susceptibles de faire partie d'une coalition gouvernementale, que ce soit de manière bilatérale ou multilatérale. Ils ont dégagé cinq thèmes prioritaires sur lesquels des négociations peuvent avoir lieu: déficit budgétaire et fiscalité, politique sociale, emploi, climat et mobilité, justice, sécurité et immigration.
Les entretiens n'ont pas porté uniquement sur les priorités des uns et des autres mais également sur les formules de coalition. Jusqu'à présent, deux formules tenaient le haut du pavé: la bourguignonne (associant le PS, la N-VA et les libéraux) et l'arc-en-ciel (socialistes, libéraux, écologistes), éventuellement élargies au CD&V.
"Nous considérons qu'il est nécessaire de sortir de la dichotomie de ces deux formules", a souligné Georges-Louis Bouchez. D'après eux, elles ont l'inconvénient de provoquer "une polarisation" du débat et d'obliger les formations politiques "à faire des concessions trop importantes à leurs yeux, soit à leur gauche, soit à leur droite". Les informateurs veulent partir d'un "axe central".
"La seule solution possible se situera au centre si on veut réunir une majorité parlementaire suffisante", a ajouté le libéral. Les informateurs n'ont pas souhaité répondre aux questions des journalistes. Ils n'ont donc pas voulu dire si l'"axe central" est composé de leurs deux partis, même si cela paraît vraisemblable.