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Le nombre d'avortements diminue, surtout chez les adolescentes et jeunes adultes

Le nombre d'interruptions volontaires de grossesse (IVG) en Belgique a baissé de 10% au cours des cinq dernières années, revenant ainsi au niveau de 2006. C’est ce qu’indiquent les statistiques de la Commission nationale d'évaluation interruption de grossesse. C’est surtout parmi les adolescentes (-33%) et les femmes dans la vingtaine (-20%) que l’avortement régresse. Quelque 500 femmes se rendent cependant encore chaque année aux Pays-Bas, où l’interruption de grossesse est dépénalisée jusqu’à un stade plus avancé d’une grossesse.

C'est la première fois depuis plusieurs années que cet organe consultatif du service public fédéral Santé publique a pu publier ses statistiques, après une pénurie de candidats pour remplir les mandats. Un rattrapage a été opéré depuis fin 2018 et la Commission a donc pu établir les statistiques de 2014 à 2017, auxquelles Belga a eu accès.

En 2017, la Belgique a recensé 17.108 IVG, soit 10% de moins que cinq ans auparavant. C'est chez les jeunes femmes de 15 à 24 ans que la baisse est la plus marquée. Chez celles de 15 à 19 ans, leur nombre est passé de 2.302 en 2012 à 1.544 en 2017. Une baisse essentiellement due à l'accessibilité accrue et au moindres prix des moyens de contraception, selon la Commission.

À long terme, la tendance est moins spectaculaire cependant. Le nombre total d'IVG ne s'est réduit que de 380 unités de 2006 à 2017. En 2017, près d'un cinquième des opérations sont intervenues en Région bruxelloise, Anvers suivant avec 16%. La toute grande majorité des femmes concernées étaient de nationalité belge, mais une centaine venaient de l'étranger, essentiellement d'autres pays européens.

Des femmes belges vont aux Pays-Bas

À l'inverse, 472 femmes belges sont allées avorter aux Pays-Bas en 2017. Elles étaient 527 en 2016. Dans un tiers des cas, la raison de l'avortement est que la patiente ne désirait pas d'enfant à ce moment de la vie. Près de 14% considéraient que la famille était déjà suffisamment grande, 9% se sentaient trop jeunes pour avoir un enfant, 6% évoquaient les études et un taux équivalent des problèmes d'argent.

Dans près de la moitié des cas, la grossesse non-désirée était la conséquence de l'absence de recours à un moyen contraceptif. Les avortements sont majoritairement opérés dans des centres spécialisés, l'hôpital n'ayant été choisi que dans 16% des cas. Un assouplissement de la loi sur l'interruption volontaire de grosses a été voté en fin d'année dernière en commission de la Justice de la Chambre.

Le texte, soutenu par le PS, le SP.A, Ecolo-Groen, le MR, Open VLD, le PTB et DéFI, dépénalise l'IVG, fait passer le délai dans lequel elle peut être pratiquée de 12 à 18 semaines après la conception et réduit le délai de réflexion de six jours à 48 heures. Un avis du Conseil d'État est attendu pour la mi-février.

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