La Turquie envoie à la Belgique une lettre au vitriol au sujet du PKK
Le ministre de la Justice turc a envoyé une lettre acerbe à son homologue belge Koen Geens (CD&V). Tout tourne autour d'un arrêt de la Cour de cassation qui ne considère pas le PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan, comme une organisation terroriste, lit-on dans De Tijd samedi.
"Le verdict est inacceptable et cause de profondes blessures en Turquie", est-il écrit dans le courrier du ministre turc de la Justice Abdulhamit Gül. Il réagit de la sorte à l'arrêt de la Cour de cassation qui a définitivement mis un terme il y a dix jours aux poursuites engagées en 2008 sur base de la législation anti-terroriste belge contre une trentaine de personnes et entités liées au PKK. Pour le responsable politique, c'est là "un coup dur" pour la Turquie.
Le cabinet Geens dit n'avoir encore rien reçu, "mais peut-être que la lettre est en route". Dans la missive, qui a fuité dans la presse turque, il est rappelé au ministre belge que le PKK figure sur la liste européenne des organisations terroristes. Elle "est responsable de plus de 40.000 morts turcs", y souligne Abdulhamit Gül. "La décision est totalement contraire au droit belge et au droit international."
Il y a deux semaines, juste après l'arrêt de la Cour de cassation, le ministère turc des Affaires étrangères avait publié un communiqué de presse similaire. L'escalade entre les deux pays avait ensuite pu être évitée grâce à un trafic diplomatique important et à une réponse rapide du gouvernement belge, qui a rappelé que sa position était sans équivoque: "le PKK est une organisation terroriste".