© Rega Instituut

Sollicitée par la Fondation Gates, la KU Leuven cherche des molécules pouvant inhiber le Covid-19

A la demande et aux frais de la Fondation Bill & Melinda Gates, l’Université catholique de Louvain (KU Leuven) va analyser l'action de 15.000 molécules médicinales sur le nouveau coronavirus, indique ce mercredi le quotidien De Standaard. Les molécules proviendront des Etats-Unis. Le Covid-19 s'est propagé mondialement, mais aucun médicament ni vaccin n'existe encore pour le contrer.

Dans divers laboratoires du monde, on recherche actuellement fébrilement un médicament qui parviendra à contrer ou du moins freiner le nouveau coronavirus. A l’Institut Rega de la KU Leuven (photo) une grande étude est sur le point d’être lancée pour chercher des molécules médicinales pouvant inhiber le Covid-19, à la demande de la Fondation créée par l’ancien patron du géant de l’informatique Microsoft et son épouse.

Les échantillons des 15.000 molécules médicinales seront expédiés depuis les Etats-Unis, issus de l'institut Scripps en Californie. Celui-ci a créé ces dernières années une vaste collection de principes actifs de médicaments existants ou en développement contre les troubles les plus divers.

"La Fondation Bill & Melinda Gates espère que parmi ces 15.000 substances, une ou plusieurs molécules pourront inhiber le nouveau coronavirus", explique Johan Neyts du laboratoire Virologie à l'institut louvaniste Rega, qui mènera les analyses. "C'est ce que nous allons vérifier."

Avec l’aide de robots

Selon Johan Neyts, le laboratoire de biosécurité Rega est probablement le seul au monde à pouvoir tester des milliers de molécules aussi rapidement et de manière sécurisée. "Une ou deux semaines après la réception du colis, nous connaîtrons les résultats."

Le laboratoire, probablement unique en son genre, fonctionne de manière automatique jour et nuit, sept jours sur sept. « Ce sont uniquement des robots et des appareils qui effectuent le travail. Il n’y a pas d’êtres humains impliqués. Et cela va très vite : nous pouvons tester les 15.000 molécules en une semaine », indique le virologue.

Cette rapidité donne toute son importance à la recherche louvaniste. "Nous allons aussi tester 3.500 molécules de la collection de Louvain. Nous avons de l’avance sur d’autres études grâce à nos facilités spécifiques uniques. Une fois que nous aurons testé si certaines molécules sont efficaces contre le virus, il faudra encore un certain temps pour les tester sur des animaux de laboratoire, pour vérifier si elles peuvent réellement freiner le coronavirus".

Aider les patients les plus malades

Johan Neyts ne s’attend pas à découvrir immédiatement un médicament fort contre le nouveau coronavirus, mais espère cependant pouvoir soulager les patients. "Nous espérons que certaines des molécules se révéleront efficaces - des remèdes utilisés contre d’autres maladies - pour ralentir la multiplication du virus. Si nous pouvons combiner plusieurs substances, il sera sans doute possible de soulager les personnes les plus malades", concluait Johan Neyts.

"Un médicament anti-malaria semble actif contre le Covid-19"

Le 18 février dernier, la KU Leuven indiquait déjà que la Chloroquine, remède utilisé contre la malaria et mise sur le marché mondial en 1934, semble active contre le coronavirus Covid-19. C’est ce que semblent indiquer des tests cliniques menés sur des patients en Chine. L'effet antiviral du médicament avait été découvert en 2004 par des virologues de la KULeuven, a précisé l'université.

La KUL soulignait qu'il ressort de tests menés dans dix hôpitaux chinois - plus spécifiquement à Pékin, Hunan et Guangdong - que des patients qui se sont vu administrer de la chloroquine durant une semaine, présentaient moins de fièvre. Leurs fonctions pulmonaires s'étaient également améliorées plus rapidement. Ils étaient en outre plus rapidement guéris et débarrassés du virus.

La KUL se base sur des expertises du ministère chinois des sciences et des technologies. En 2004, lors de l'épidémie du SRAS (Syndrome respiratoire aigu sévère, connu également sous le nom de pneumonie atypique), des virologistes de l'université louvaniste, sous la direction du professeur Marc Van Ranst, avaient déjà découvert que la chloroquine, disponible dans le monde entier et très bon marché, présentait une activité antivirale efficace contre le virus.

Selon des tests menés en cultures cellulaires, contaminées au coronavirus de type 1, cet antiviral semble fonctionner en concentrations qui sont sans danger pour l'homme. "Le médicament est en outre simple à produire en grandes quantités, bien qu'il y ait actuellement peu de producteurs dans le monde", soulignait le Pr. Van Ranst (photo).

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