La Flandre prolonge la durée des permis de travail pour les citoyens non-UE
Le gouvernement flamand a décidé de prolonger les permis de travail - valides 90 jours normalement - des ressortissants non-européens qui ne peuvent rejoindre actuellement leur pays en raison de la crise du coronavirus.
D'autre part, les Etats membres de l'Union européenne ont définitivement approuvé lundi des mesures permettant de libérer des fonds européens pour la lutte contre le coronavirus et ses effets économiques.
Cette mesure concernant les migrants économiques fait partie des quatre décisions prises lundi par le gouvernement flamand, dans le but de neutraliser au maximum l'impact négatif de plusieurs mois de crise et de renforcer la politique d’emploi pendant la pandémie du coronavirus.
"Nous voulons donner davantage de flexibilité aux employeurs et aux indépendants dans leur politique d'emploi", a expliqué la ministre flamande de l'Emploi, Hilde Crevits (photo), dans un communiqué. La durée de validité maximale de 90 jours du permis de travail des migrants économiques provenant de pays hors de l’Union européenne sera prolongée afin qu’ils puissent continuer à travailler en Flandre le temps de leur séjour qui s’allonge.
Les décisions prises lundi par le gouvernement flamand concernent en outre la prime allouée aux indépendants qui ont un handicap au travail, la prime d’engagement de chômeurs de longue durée et la prime de transition pour les personnes de plus de 45 ans qui veulent prendre le statut d’indépendant.
Feu vert des Etats membres à la mobilisation de fonds européens
Les Etats membres de l'Union européenne ont définitivement approuvé lundi des mesures permettant de libérer des fonds européens pour la lutte contre le coronavirus et ses effets économiques. Parmi elles, la création de l'initiative d'investissement annoncée le 10 mars, visant à mobiliser 37 milliards d'euros au bénéfice des citoyens, des systèmes de santé et des petites et moyennes entreprises (PME) en difficulté. La Belgique est le seul Etat membre à s'être abstenu.
L'initiative d'investissement annoncée assez rapidement par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen au début de la crise en Europe se base sur près de 8 milliards d'euros de préfinancement de Fonds structurels et d'investissement européens, qui n'ont pas été utilisés par les Etats membres l'an dernier et auraient dû être remboursés en ce début d'année 2020. Les Etats vont pouvoir cette fois garder ces sommes, pour les rediriger vers un soutien au marché du travail, aux PME et aux soins de santé, dans le cadre de la crise du coronavirus.
Un cofinancement issu du budget de l'UE, d'environ 29 milliards d'euros, s'y ajoute pour aboutir à une capacité d'investissement de 37 milliards. L’agence Belga a appris de source bien informée que la Belgique est le seul pays à ne pas avoir soutenu la proposition, au moment de l'approuver définitivement. Le pays s'est abstenu car les entités fédérées ne sont pas sur la même longueur d'onde à ce sujet. On imagine que la N-VA, qui a déjà critiqué la répartition des fonds disponibles à l'intérieur du pays, et dont les eurodéputés s'étaient abstenus lors du vote au Parlement la semaine passée, n'était pas d'accord d'exprimer un feu vert clair.
L'"enveloppe" de 8 milliards d’euros bénéficiera d'abord à l'Espagne et à la Pologne, mais comprend aussi 36,7 millions pour la Belgique, dont 6,5 millions devraient bénéficier à la Flandre, 16 millions à la Wallonie, 4,3 millions à la Région bruxelloise et 9,6 millions à la Fédération Wallonie-Bruxelles.
L'initiative d'investissement liée au coronavirus se base sur les fonds issus de la politique de Cohésion de l'UE, qui sont distribués selon une clé de répartition bien précise, de manière à favoriser l'investissement dans les régions les moins bien loties ou là où les besoins se font sentir. Parallèlement, les Etats membres ont approuvé lundi l'extension du Fonds de solidarité de l'UE aux urgences de santé publique. Les deux mesures entreront en vigueur le 1er avril.