Un système d'alerte pour anticiper le nombre d'admissions dans les hôpitaux
Des chercheurs développent un système de prévision géographique des admissions à l'hôpital en Belgique sur base des données récoltées grâce à l'enquête hebdomadaire de l'Université d'Anvers (UAntwerpen). Celles-ci montrent, entre autres, que le sud du Limbourg et le Hainaut sont des foyers d'infection avec une proportion accrue de patients.
Des chercheurs de différentes universités se sont penchés sur les données de l'enquête hebdomadaire de l'UAntwerpen portant sur les mesures de protection mises en place pour lutter contre la propagation du Covid-19. Ils ont notamment analysé les symptômes présentés par les répondants dans la semaine précédant l'enquête, en se concentrant particulièrement sur la fièvre aiguë, la fièvre à développement rapide, l'essoufflement et la toux sèche.
Les scientifiques ont également combiné ces données avec celles des infections au Covid-19 officiellement enregistrées. "Ces informations peuvent servir de système d'alerte anticipée", explique Thomas Neyens, de l'Université de Hasselt. Le chercheur a créé, sur base de différents modèles, une carte de la Belgique indiquant les zones où la proportion de personnes présentant des symptômes a augmenté.
Ces informations peuvent être utilisées, à mesure que les modèles sont développés, afin de prévoir géographiquement les nouvelles admissions à l'hôpital. L'enquête réalisée pendant la semaine du 17 au 24 mars indique l'apparition de zones où, une semaine plus tard, la proportion de patients était supérieure à la moyenne.
Ainsi, des foyers d'infection se forment dans le sud du Limbourg et le nord de Liège, ainsi que dans le Hainaut. Les villes de Gand, Louvain et Bruxelles sont également concernées. Afin de rendre les prévisions les plus correctes possibles, d'autres données doivent être ajoutées pour réduire la marge d'erreur. "Nous avons besoin de davantage d'informations officielles sur la population, par exemple sur le nombre de télétravailleurs", dit Thomas Neyens.
"Nous ne pouvons pas simplement retirer cela de l'enquête, car nous touchons certains groupes de population plus que d'autres. Les jeunes sont plus nombreux à répondre à l'enquête en ligne que les personnes plus âgées." Il semble également nécessaire que davantage de francophones remplissent le questionnaire afin de pouvoir réaliser de meilleures prévisions en Wallonie.
Néanmoins, le chercheur peut affirmer avec certitude que la proportion de la population présentant des symptômes a augmenté dans les zones qu'il indique dès à présent. Il souligne toutefois que le système concerne particulièrement les foyers d'infection, et qu'il est moins précis pour les communes isolées.