De Croo soutient le plan de relance de l’UE, la N-VA veut une nuance

Le vice-Premier ministre et ministre des Finances Alexander De Croo (Open VLD) a apporté ce mardi son soutien à la proposition de plan de relance de l'Union européenne présentée la veille par le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel. De Croo (photo) insiste néanmoins sur la nécessité d’un équilibre entre prêts et dotations aux pays qui souffrent le plus de la crise sanitaire. La N-VA demande par contre que la Belgique se rallie à la position de quatre pays - l'Autriche, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède - qui veulent que les aides accordées par l'UE aux pays dans le cadre du futur plan de relance européen prennent la forme de prêts, et non d'aides directes.

"Voilà l'ambition dont l'Europe a besoin aujourd'hui", a indiqué Alexandeer De Croo à propos de ce plan à 500 milliards d'euros proposé par la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron (photo). Le ministre belge des Finances y voit la perspective d'une Europe "ambitieuse et efficace, qui utilise toute son ampleur pour nous sortir de cette grave crise".

Un élément novateur de la proposition est de permettre à la Commission européenne, sous garantie des États membres, d'aller directement emprunter sur les marchés. "C'est donc le niveau européen qui supporte la dette, et non les États membres. De la sorte, on utilise la carrure de l'Europe pour accélérer la relance de l'économie européenne".

Mais dans le même temps, le ministre libéral fait observer que Merkel et Macron en appellent aussi à la responsabilité des États membres, en ayant inscrit dans leur communiqué commun que la relance "s'appuiera sur un engagement clair par les États membres d'appliquer des politiques économiques saines et un programme de réformes ambitieux." La Belgique veut maintenir cet équilibre entre responsabilité et solidarité, assure le vice-Premier ministre.

L'argent qui sera reversé aux pays et régions qui en ont le plus besoin devra prendre la forme d'un "mélange de prêts et de subsides", estime le ministre des Finances. Beaucoup dépendra de la conditionnalité qui sera liée à ces deux formules. Alexander De Croo veut un lien avec des programmes de réformes et des investissements dans la transition numérique et climatique.

La Commission européenne présentera la semaine prochaine ses propositions de plan de relance et de budget pluriannuel 2021-2027. Ensuite débuteront les négociations entre États membres.

La N-VA s’oppose aux aides directes

Le président du PS Paul Magnette a appelé ce mardi la Belgique à "fermement soutenir" la proposition de plan de relance présentée par les dirigeants de l'Allemagne et de la France, y voyant une "première étape importante", même si encore insuffisante.

Le président de la commission du Budget du Parlement européen et ancien ministre belge des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA), n’est pas sur la même longueur d'onde. Il veut que la Belgique se rallie à la position de l'Autriche, du Danemark, des Pays-Bas et de la Suède qui demandent que les aides accordées par l'Union européenne aux pays dans le cadre du futur plan de relance européen prennent la forme de prêts, et non d'aides directes comme l'ont préconisé Emmanuel Macron et Angela Merkel.

"On ne peut pas nier qu'il faut une solidarité, mais il ne peut y avoir de pleine solidarité sans responsabilité", a plaidé mardi Van Overtveldt (photo) dans l’émission De Ochtend de la VRT (Radio 1). Il considère que la proposition Merkel-Macron va en réalité moins loin que ce qu'on lui fait dire. Le texte commun parle de "dépenses budgétaires" et, selon le nationaliste flamand, ce pourrait très bien être des prêts.

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