Dylan, 13 ans : "Nous devons acheter de la nourriture pour six, alors il ne reste pas grand-chose pour un ordinateur"
La crise sanitaire que nous traversons, qui est devenue économique et sociale, touche davantage les familles vulnérables y compris les enfants. Le témoignage du jeune Dylan, 13 ans lors du journal télévisé de Karrewiet, l’émission pour les jeunes de la VRT, aura ému de nombreuses personnes. Au début, ce jeune garçon ne disposait pas d’ordinateur portable pour suivre les cours à distance, alors il a pris du retard. "S'il y a une seule chose que je pourrais souhaiter, c'est un peu plus d'argent pour acheter la nourriture", a-t-il confié à "Karrewiet".
Dylan est en première année du secondaire et vit avec ses deux frères, sa soeur et ses parents. "Mon père travaille, mais il est au chômage depuis un certain temps. Toujours est-il que nous devons acheter de la nourriture pour six personnes ainsi que pour nos chiens et nos chats", a confié Dylan à Karrewiet. "Du coup, il ne nous reste pas grand-chose pour acheter un ordinateur portable."
Et ce PC portable, c'est souvent un problème. Environ 80 % des enfants et des jeunes en situation précaire disent qu'ils rencontrent des problèmes avec les leçons en ligne parce qu'ils n'ont pas d'ordinateur ou de connexion internet ou parce que les parents ne peuvent pas les aider.
Si Dylan a bien un ordinateur à la maison, c’est un ancien modèle qui est très lent. "C'est comme ça que j'ai pris du retard et que je n'ai pas pu suivre." En attendant, il a reçu un ordinateur portable grâce à une opération pour enfants du quartier, bien qu'il craigne de devoir redoubler d'efforts pour rattraper son retard.
"S'il y a une chose que je souhaite, c'est un peu plus d'argent", conclut Dylan. "Nous sommes presque à court de nourriture et avec une peu d'argent en plus, nous pourrions acheter de la nourriture."
"Le témoignage poignant de Dylan prouve que nos décideurs politiques ne font pas assez pour soutenir les enfants des familles défavorisées". C'est ce qu’a déclaré Ive Marx, spécialiste en matière de pauvreté à l’Université d'Anvers, ce mardi matin dans l’émission "De ochtend" (VRT).
En Flandre, 1 enfant sur 7 naît dans une famille défavorisée. Cela représente 130 000 enfants et leur nombre reste stable depuis des années. Ce chiffre abstrait aura reçu un visage, hier, grâce au témoignage du jeune Dylan.
Pour les enfants, en général, cette crise du coronavirus n'est pas une situation facile, mais pour les enfants vivant dans la pauvreté, c'est une période encore difficile. Alors que beaucoup d'enfants disposent de leur propre chambre à la maison, d'un jardin et d’un bon ordinateur portable pour faire leurs devoirs, Dylan n'avait pas cette chance. En conséquence, il a pris du retard sur les autres.