Catastrophe ferroviaire de Buizingen : le parquet requiert une amende de 540.000 euros pour Infrabel

La procureure a requis, ce mardi matin, devant le tribunal correctionnel de Bruxelles, une peine d'amende d'un montant de 540.000 euros à l'encontre d'Infrabel, pour avoir commis des fautes ayant conduit à la catastrophe ferroviaire de Buizingen (photo). Le gestionnaire de l’infrastructure ferroviaire belge avait interjeté appel du jugement du tribunal de police, prononcé le 3 décembre 2019, qui l'a condamné, ainsi que la SNCB, à une amende pénale de 550.000 euros. Le juge avait estimé que tant Infrabel que la SNCB, opérateur du réseau, étaient coupables de défaut de prévoyance et de précaution ayant conduit à la catastrophe qui a coûté la vie à 19 personnes il y a 10 ans.

La procureure a pointé du doigt trois erreurs qui ont été commises par Infrabel, l'amenant à requérir à nouveau une peine d'amende à l'encontre de l'entreprise. Le 15 février 2010 à 8h28, un train local (train L) Louvain-Braine-le-Comte a percuté un train InterCity (train IC) Quiévrain-Liège-Guillemins, à hauteur de Buizingen, dans l'entité de Hal en Brabant flamand. La collision a fait dix-neuf morts, une trentaine de blessés graves et une centaine de blessés légers. 

Le conducteur du train L a ensuite été suspecté d'avoir brûlé un feu rouge, ce qu'il a toujours contesté. La SNCB, opérateur du réseau ferroviaire belge, et Infrabel, gestionnaire du réseau, ont quant à elles été suspectées de négligence en matière de sécurité. 

Elles ont également estimé l'une comme l'autre n'avoir commis aucune faute dans la manière dont la sécurité est assurée sur le rail. Le 3 décembre 2019, à l’issue du procès devant le tribunal de police, la SNCB et Infrabel avaient été condamnées à une amende de 550.000 euros, dont la moitié avec sursis pour le gestionnaire.

Nicolas Maeterlinck

Ce dernier a interjeté appel, non pas contre l’amende mais contre les termes du jugement. Infrabel estimait en effet que les conditions posées par le tribunal, pour rendre le trafic ferroviaire plus sûr, et qui devaient entrer en vigueur un mois déjà après le jugement, rendraient son fonctionnement impossible. 

"Nous devons tout repenser et organiser la circulation des trains différemment. Cela signifierait que nous ne pouvons plus faire passer que 400 trains par jour par la liaison Bruxelles Nord-Midi, au lieu de 1.200 trains actuellement", indiquait Infrabel pour expliquer son appel. Le gestionnaire risque maintenant d’écoper en appel de l’entièreté de l’amende de 540.000 euros.

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