La crise sanitaire voit augmenter le nombre de bénéficiaires d’un revenu d’intégration sociale

D’ici la fin de cette année 2020, environ 15.000 nouvelles personnes devraient pouvoir bénéficier du revenu d'intégration sociale (RIS) ou revenu minimum garanti par un centre public d’aide sociale (CPAS). Cela représente une augmentation de près de 10 % en douze mois du nombre de bénéficiaires, indique une étude du Bureau du Plan et du service d’Intégration sociale, relayée par les quotidiens De Standaard et Le Soir.

En janvier 2022, ce sont environ 30.000 personnes supplémentaires qui devraient bénéficier du revenu d’intégration sociale (RIS), "une explosion planifiée des statistiques, tristement, inédite", note le quotidien Le Soir. 

Les profils des populations concernées correspondent principalement à des groupes déjà vulnérables avant la crise qui ont vu leur situation s'aggraver. Travailleurs sous petit contrat à durée déterminée ou précaire qui ont perdu leur emploi et n'ont pas droit à des allocations de chômage (6 % de la population totale avant la crise, 18% aujourd'hui) et anciens bénéficiaires d'un complément de chômage (8 % avant, 14 % aujourd'hui). 

Mais de nouveaux profils commencent à s'imposer, comme des artistes, des indépendants, des intérimaires, des étudiants. Dès le début de la crise, les demandes d'aides alimentaires ont aussi explosé, avec une hausse observée de 15 à 20 % du nombre de citoyens qui y ont fait appel sur l'année. Quelque 10.000 personnes en médiation de dette se sont ajoutées aux 33.000 déjà engagées dans ce procédé.

"L’impact réel de la crise ne sera visible qu’en 2021"

Pendant la première vague de contaminations, au printemps, le nombre de bénéficiaires du revenu d’intégration sociale a augmenté de 5.000 unités, indique le rapport. Alors que la récolte des données pour la seconde moitié de l’année est encore en cours, on s’attend à ce qu’un total de 159.000 citoyens bénéficient d’ici la fin de 2020 d’un RIS. Le gouvernement s’attend à ce que le nombre de bénéficiaires augmente de 9,5% entre janvier 2020 et janvier 2021. 

Mais l’impact réel de la crise sanitaire ne sera visible que l’an prochain, confirme Nathalie Debast de l’Union des villes et communes de Flandre. "L’an prochain, de nombreuses mesures de soutien prises par d’autres instances prendront fin. D’autre part, beaucoup de gens attendent d’avoir des problèmes financiers avant de se tourner vers un CPAS". 

D’après Debast, l’impact de la crise est plus large que la demande d’un revenu d’intégration sociale. "Le RIS est un indicateur de l’impact social de la crise corona. Mais actuellement il y a aussi des gens qui n’ont pas droit au RIS. Ils peuvent néanmoins recevoir d’autres formes de soutien auprès d’un CPAS".

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