Une suspecte de l’ETA remise à l’Espagne par la Belgique
Maria Natividad Jauregui Espina, une femme basque soupçonnée du meurtre d'un lieutenant-colonel espagnol au cours d'un attentat de l'organisation ETA en 1981, a été remise dimanche à l'Espagne par la Belgique. Celle que l’on surnommait "Pepona" résidait à Gand (Flandre orientale) depuis 2003 et y était connue pour ses talents culinaires. Elle avait été arrêtée dans cette ville en 2013, sur la base d'un mandat européen émis par l'Espagne en 2004.
La justice espagnole souhaitait notamment la poursuivre pour le meurtre du lieutenant-colonel Ramón Romeo, assassiné à Bilbao en 1981 par un commando qui a revendiqué son appartenance au mouvement séparatiste basque ETA. La suspecte aurait, selon les autorités espagnoles, d'abord été membre du "commando Ixkulin", créé en 1978 et qui a commis deux attentats contre la police espagnole et la Guardia civil. A partir de décembre 1978, elle aurait été membre du "commando Vizcaya", responsable du meurtre de Ramón Romeo.
En 2013, la chambre des mises en accusation de Gand avait refusé de rendre exécutoire le premier mandat d'arrêt européen, craignant que Natividad Jauregui soit victime de violation des droits de l'Homme en Espagne et qu'elle soit torturée. La Cour de cassation s'était prononcée dans le même sens en novembre 2013, permettant la libération de la Basque.
La chambre des mises en accusation a encore refusé de rendre ce mandat exécutoire en 2015 et 2016, pour les mêmes raisons, et la Cour de Cassation a estimé une nouvelle fois qu'il n'y avait aucune raison de casser cet arrêt. La chambre des mises de Gand a cependant décidé le 5 novembre que Jauregui Espina pouvait bien être remise à l'Espagne. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de la suspecte mardi.
Après avoir décrété un cessez-le-feu en 2011, l’ETA s'est auto-dissoute en 2018. Quelque 197 anciens membres de l'organisation sont incarcérés en Espagne. Les prisons françaises comptent, elles, une trentaine de prisonniers de l'ETA.