Réunion du comité de concertation: vers une réouverture sous conditions des commerces non-essentiels ?
Le comité de concertation, qui rassemblera vendredi dès 13h les principaux ministres du gouvernement fédéral, les ministres-présidents des entités fédérées et les experts sanitaires, évaluera les mesures sanitaires prises jusqu'au 13 décembre pour endiguer la deuxième vague de Covid-19 et organiser la fin de l'année. Des assouplissements sont attendus pour les commerces non-essentiels, sous conditions. C’est ce qu’ont laissé entendre deux de ses membres en matinée, alors que le Premier ministre Alexander De Croo (photo, à g.) a répété son message de prudence jeudi à la Chambre. Le comité devrait aussi se concerter sur ce qui sera autorisé pour les fêtes de fin d’année. D’autre part, le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke a confirmé mardi à la Chambre qu’une version revue du Baromètre corona sera présentée ce vendredi. Le but de cet "instrument de navigation" est de lier les différents niveaux d’alerte, fixés en fonction de la situation dans les hôpitaux, à des mesures très concrètes.
Tenant d'une ligne stricte avec le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, le Premier ministre Alexander De Croo a répété son message de prudence jeudi après-midi à la Chambre. "Soyons clairs, il y aura encore un long chemin à parcourir. Si demain, nous prenons des décisions erronées, nous en payerons les conséquences après-demain. Des personnes mourront alors qu'elles auraient pu rester en vie", a-t-il déclaré avant de parler de "fêtes de Noël à petite échelle".
Une possibilité d'ouverture des commerces sur rendez-vous est évoquée, même si sa mise en œuvre s'avérera sans doute moins évidente qu'il n'y paraît. Qu'en sera-t-il des professions de contact (coiffure, salons de beauté, etc.)? Et des fêtes de fin d'année?
La question se posera aussi de savoir si cette réunion du comité de concertation sera la dernière avant la fin de l'année, et dès lors si un phasage sera mis en place. Jeudi soir, un comité ministériel restreint fédéral était prévu pour préparer la réunion. Les différentes entités du pays et leurs diverses sensibilités politiques devront s'accorder sur un ensemble de mesures, en sachant que des règles différentes s'appliquent déjà de l'une à l'autre pour ce qui est des couvre-feux et du port du masque.
Pour rappel, la fermeture des commerces non-essentiels, dans le cadre de mesures destinées à lutter contre la résurgence du coronavirus en Belgique, avait été décidée le 30 octobre dernier pour une durée de plus d'un mois (du lundi 2 novembre jusqu'au dimanche 13 décembre inclus). Le comité de concertation avait toutefois décidé de laisser le loisir aux clients de commander et d'aller chercher des achats par le biais du système de "click&collect".
Les hôpitaux appellent à poursuivre l'effort entamé
Les organisations hospitalières Gibbis, Santhea, Unessa et Zorgnet-Icuro appellent, elles, "avec insistance" les autorités à poursuivre les efforts entamés. "Le chemin à parcourir pour revenir à la normale est encore long et fastidieux", avertissent-elles. Avec une explosion des contaminations et face à des hôpitaux ne sachant plus faire face à l'afflux de patients, le comité de concertation avait décidé, le 30 octobre dernier, de durcir les mesures de préventions avec, pour résultat, une prolongation des vacances d'automne notamment. Entre-temps, quatre semaines se sont écoulées. La situation actuelle dans les hôpitaux belges présente depuis une évolution positive, avec une tendance à la baisse qui se poursuit.
Toutefois, "près de 500 patients se trouvaient toujours aux soins intensifs un mois après que le pic de la première vague a été atteint, le tout dans un contexte de confinement complet. Or, il y a clairement beaucoup plus de patients atteints lors de cette deuxième vague", constatent les fédérations hospitalières. "De ce fait, les efforts fournis devront être maintenus plus longtemps. Avec une baisse des contaminations au même rythme, il faudra que l'année 2021 soit bien entamée pour que le nombre de patients aux soins intensifs soit à nouveau gérable."
"La population semble avoir déjà laissé derrière elle ses craintes les plus élevées. Mais les hôpitaux fonctionnent encore et toujours en mode de crise. Les soins non-Covid ont progressivement été arrêtés depuis la deuxième moitié du mois d'octobre (...). Les opérations et autres actes médicaux non urgents ont été reportés et les patients attendent (...). Il est plus qu'évident que les soins de santé payeront le prix fort de ce report. Ce n'est que quand la pression continuera à baisser que les hôpitaux pourront entamer le rattrapage de ces reports à plein régime. Une tâche lourde, qui devra à nouveau être assumée par le personnel."
Les hôpitaux belges demandent dès lors au comité de concertation de ne pas plier et de poursuivre les efforts entamés. "Nous faisons du bon boulot pour l'instant. Il faut à présent tenir bon. Tout autre choix se traduira par des conséquences lourdes pour les hôpitaux et un risque accru pour la santé de nos concitoyens", concluent les organisations.