Au sommet européen, la Belgique soutiendra l'objectif de -55% de GES d'ici 2030
Le gouvernement fédéral et les entités fédérées ont atteint un accord pour que la Belgique défende au niveau européen l'ambition d'une réduction d'au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre de l'Union européenne d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 1990. C’est ce qu’annonce ce lundi la ministre fédérale du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal, Zakia Khattabi (photo).
"Fumée blanche", annonçait la ministre Khattabi ce lundi, via communiqué. Pour la première fois, la Belgique, via la voix de son Premier ministre Alexander De Croo, prendra donc position en fin de semaine au sommet européen des chefs d'Etats et de gouvernements, en faveur de cette hausse des ambitions climatiques de l'UE telle que proposée par la Commission européenne.
Le cabinet Khattabi parle d'une collaboration "constructive" avec les autres niveaux de pouvoir, même si la ministre flamande compétente Zuhal Demir (photo) a, le même jour, tempéré l'enthousiasme de la ministre écologiste. Cette dernière parle sur Twitter de "désinformation" dans le chef de la ministre fédérale, soulignant que des conditions "importantes et strictes" devront être remplies pour que la Belgique soutienne formellement le nouvel objectif 2030.
Ceci n'est pas contredit par la ministre Khattabi, qui elle-même indique que la Belgique mettra en avant "des points d'attention importants", comme le fait que "l'objectif doit être réparti entre les Etats membres sur une base équitable, de solidarité et tenant compte du coût-efficacité". Des sources proches du gouvernement flamand confirment que c'est bien cela que vise la ministre Zuhal Demir: la Flandre ne veut soutenir l'ambition 2030 à -55% que s'il y a une "flexibilité internationale" et que l'effort est réparti en tenant compte des réalités locales de "coût-efficacité".
Revoir les ambitions à la hausse ?
Pour le moment, ces deux choses ne sont pas encore citées dans le projet de conclusions du sommet de jeudi et vendredi, où Charles Michel espère recueillir l'adhésion des 27 états membres à l'objectif de -55%. Actuellement, l'Union européenne est engagée sur un objectif de -40% d'émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Elle veut revoir cette ambition à la hausse, dans le cadre du "Green Deal", élément central de la politique de la nouvelle Commission.
Le Parlement européen s'est quant à lui prononcé en faveur d'une diminution de 60% des émissions d'ici à 2030, tandis que de nombreuses organisations non-gouvernementales pointent qu'il faudrait en réalité viser -65% pour avoir des chances de respecter les principes de l'Accord de Paris, qui fête cette semaine son cinquième anniversaire.