De plus en plus de jeunes issus de l’immigration non-européenne accèdent aux études supérieures

Des recherches menées par le HIVA, l'Institut de Recherche pour le Travail et la Société, de la KU Leuven, montrent que les jeunes issus de l'immigration extérieure à l'Union européenne accèdent aujourd'hui plus facilement à l'enseignement supérieur qu'il y a quinze ans. Depuis 2003, ils sont ainsi passés d'environ 20 % à 40 %.

Les chercheurs voulaient connaître les effets de la politique d'égalité des chances menée dans l'éducation en Flandre à partir de 2003 (politique GOK), une politique qui visait à donner plus de moyens aux écoles comptant de nombreux élèves défavorisés.

L'un des résultats remarquables est que de moins en moins de jeunes d’origine immigrée quittent l'école sans diplôme. En effet, depuis quinze ans, les écoles s'efforcent davantage de veiller au bien-être de leurs élèves.

Enseignement supérieur

Ainsi, les jeunes issus de milieux défavorisés, en particulier, font de plus longues études. Une fois qu'ils ont terminé l'enseignement secondaire, le passage à l'enseignement supérieur est également plus facile, explique le professeur Ides Nicaise.

"En particulier, les élèves issus de l'immigration hors de l'Union européenne se dirigent vers l'enseignement supérieur beaucoup plus que par le passé, leur participation à l'enseignement supérieur a doublé par rapport au début de ce siècle", déclare Ides Nicaise.

Orientation des études

Les chercheurs se sont également penchés sur l'orientation des études dans l'enseignement secondaire. Plus de 8 jeunes défavorisés sur 10 se retrouvent dans le TSO (enseignement technique) ou le BSO (enseignement professionnel) avant l'âge de 15 ans, tandis qu'à l'inverse, plus de 8 jeunes les plus performants sur 10 se retrouvent dans l'ASO (enseignement secondaire général).

Cependant, entre 2003 et 2015, les chercheurs ont observé un léger changement : davantage de jeunes ayant moins de facilités se retrouvent dans l'ASO, et davantage de jeunes performants optent pour le TSO ou le BSO.

De grandes inégalités subsistent

Mais malgré ces petites avancées, les inégalités restent très grandes dans l'enseignement flamand, ajoute Ides Nicaise, et il donne un certain nombre de chiffres qui le prouvent.

Par exemple, les jeunes de 15 ans les plus défavorisés ont encore un déficit d'apprentissage de 3 années scolaires par rapport à leurs condisciples les plus favorisés. Et le risque de quitter prématurément l'école sans diplôme reste quatre fois plus élevé chez les élèves défavorisés que chez les autres jeunes.

De plus, la crise du coronavirus inquiètent beaucoup les chercheurs car elle touche surtout les enfants et les jeunes les plus vulnérables. "La crise sanitaire risque de ruiner tous les efforts des 15 à 20 dernières années", conclu Ides Nicaise.

 

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