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Le vice-président de l’Exécutif des musulmans de Belgique démissionne

Salah Echallaoui, le vice-président de l'Exécutif des musulmans de Belgique (EMB), annonce sa démission de toutes ses fonctions liées à la gestion du culte musulman. Les Institutions des Musulmans de Belgique se sont ralliées à cette décision. Sur base d’un rapport de la Sûreté de l’Etat, le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne soupçonne Echallaoui d’espionnage pour les autorités marocaines. L’homme dément, mais se retire.

"Les propos diffusés par les différents canaux de la presse révèlent une rupture radicale du ministère de la Justice avec une certaine tradition de notre pays", dénonce Salah Echallaoui dans une "carte blanche" initialement rapportée par le quotidien La Libre Belgique mardi soir. Le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, également en charge des Cultes, avait appelé début décembre à un renouvèlement de tous les organes de l'EMB après avoir émis un avis négatif concernant la reprise des activités de la Grande Mosquée du Cinquantenaire, à Bruxelles. 

Un rapport de la Sûreté de l'État pointait l'ingérence du Maroc dans la gestion de la Grande Mosquée de Bruxelles, soulignant notamment que trois agents des services de renseignement marocain y travaillent. "Les dossiers se gèrent dans la plus grande neutralité et la transparence indépendamment de toute influence étrangère. Aujourd'hui, en défendant un islam en phase avec nos valeurs démocratiques, je subis tous les jours des pressions et de sérieuses menaces", défend Salah Echallaoui. "D'autres allégations relayées par la presse associent mon nom à ce qui s'apparente à un véritable lynchage public." 

Cette démission intervient alors que depuis avril et conformément à son règlement interne, l'EMB doit renouveler les membres qui s'occupent de la gestion, le mandat de six ans arrivant à son terme. De leur côté, les Institutions des Musulmans de Belgique demandent réparation et justice. "À contrecœur, nous nous rallions à sa décision de quitter ses fonctions. Nous exprimons également toute notre conviction en l'intégrité et la sincérité de Monsieur Echallaoui qui réfute ces accusations (…). Par la même occasion, nous annonçons que Monsieur Echallaoui et nos Institutions agiront par toutes les voies légales face à ces accusations inacceptables", ont-elles fait savoir. 

Les Institutions des Musulmans de Belgique indiquent aussi qu’elles n'accepteront "aucune tentative d'ingérence dans les affaires de notre culte" de la part des politiques et des interlocuteurs des pouvoirs publics.

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