En l’absence de touristes, les chevaux de calèches à Bruges et Bruxelles prennent des kilos

Alors que les chevaux qui attendent le retour des touristes à Bruges (Flandre occidentale) prennent avant tout des kilos - ils auraient grossi en moyenne de 50 kilos, révélait l’un des cochers -, leurs collègues bruxellois souffriraient surtout d’une perte de muscles. Dans l’attente du déconfinement et de visiteurs à promener, certains de ces chevaux trottent paisiblement dans une prairie à Diegem, en Brabant flamand.

Le cocher Thibaut Dentine de Wezembeek-Oppem, en périphérie bruxelloise, attend avec ses chevaux l’assouplissement des mesures de prévention contre le coronavirus et le retour des touristes dans la capitale belge. "Nous avons cessé de travailler mi-octobre. Mes chevaux passent la journée sur une grande prairie à Diegem. Le plus grand problème n’est pas tant les kilos qu’ils prennent, mais la masse musculaire qu’ils sont en train de perdre", indiquait Thibaut Dentine à Radio 2 Brabant flamand. 

"Toute la journée, ils mangent de l’herbe et du foin, dans la prairie. Ils sont habitués à travailler moins en janvier. Ils n’ont pas peur des trams et des bus dans la ville. Mes chevaux n’avaient pas changé depuis des années. Ils étaient réellement athlétiques et bien musclés. Chacun passait 2 à 3 jours par semaine à tirer la calèche, cédant la place à d’autres chevaux le reste de la semaine. Nous faisons tout dans le respect des règles sanitaires. Mais maintenant nous attendons, à la demande des autorités de la Ville de Bruxelles". 

"Imaginez que nous puissions sortir les chevaux, encore faut-il que les touristes soient de retour à Bruxelles. Or, ils ont disparu ou sont à peine présents. Ce serait bien si les Bruxellois et les Brabançons flamands - et tous les Flamands en fait - venaient davantage dans la capitale et faisaient un tour en calèche à travers notre magnifique ville historique. Nous les attendons avec impatience, et nous seront alors présents 7 jours sur 7", précisait Thibaut Dentine.

© Toerisme Brugge | Jan D'Hondt

"Cinquante kilos en plus, c’est trop"

Les chevaux de calèche à Bruges sont aussi au chômage temporaire forcé. « Cela fait plus de deux mois qu’ils ne travaillent plus. Bien que nous ayons adapté leur nourriture, ils ont pris en moyenne 50 kilos », constate Mark Wentein, cocher à Bruges. "Si l’on sait qu’un cheval pèse facilement 500 à 600 kilos, on peut dire qu’il a pris 10% de poids. Et à cause du froid hivernal, ils sont peu dehors en prairie, mais surtout à l’intérieur". 

Et ils ne bougent donc pas suffisamment. "Nous les mettons maintenant au régime : de la nourriture sèche et du fourrage grossier, du foin, beaucoup d’eau et peu de protéines. Mais cela fait peu d’effet. Ils grossissent tout de même. Si cela devenait trop flagrant, nous pouvons passer à une alimentation de copeaux de bois". 

Mark Wentein ne s’attend pas à ce que ses chevaux maigrissent rapidement. "Peut-être que davantage de calèches pourront circuler à Bruges pendant les vacances de Pâques. Mais cela a peu de sens que nous soyons les seuls à retravailler. Les touristes ne viennent pas seulement pour faire un tour de la ville en calèche. Ils viennent pour l’ensemble : les restaurants, cafés, les magasins et musées", concluait Wentein.

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