Le Roi salue le nouveau gouvernement fédéral, "aboutissement de notre processus démocratique"
Dans son traditionnel discours de Nouvel An aux autorités du pays - qui avait lieu cette année au palais royal en la seule présence du Premier ministre Alexander De Croo et était diffusée en visioconférence - le Roi Philippe (photo) a mis en avant le rôle central joué par la Belgique dans la vaccination contre le coronavirus. Il y voit un motif de fierté, mais aussi une responsabilité à l'égard des autres pays. Et il a salué la mise en place, à l’automne, d’un gouvernement fédéral de plein exercice.
"Notre pays est aujourd'hui au centre des opérations de vaccination un peu partout dans le monde, grâce à sa contribution au développement, à la production et à la distribution de vaccins contre le coronavirus. Ceci n'est pas le fruit du hasard, mais le résultat d'une vision et d'une stratégie à long terme. C'est aussi le résultat de la coopération remarquable entre autorités et universités, entre le secteur public et l'industrie. Nous pouvons en être fiers. C'est aussi une grande responsabilité. Le monde entier nous regarde et compte sur nous", a déclaré Philippe à l'occasion du traditionnel discours aux corps constitués.
Ces réalisations doivent servir de modèle dans d'autres domaines, estime le souverain, notamment socio-économiques. La pandémie a exacerbé les défis qui s'y posent. "Si nous parvenons à bien les gérer, ils peuvent créer de nouvelles opportunités. Ces nouvelles opportunités sont nécessaires de toute urgence pour nous tous, mais en particulier pour nos jeunes qui aspirent à des perspectives d'avenir. Cela demande de faire des choix audacieux pour accélérer la création d'emplois et d'entreprises, et pour renforcer l'inclusion sociale", a ajouté Philippe de Belgique.
Le chef de l'Etat a insisté sur l'importance d'investir dans l'enseignement et la formation, de stimuler l'esprit d'entreprise et de libérer des fonds publics pour le climat, la mobilité et la sécurité énergétique. Il a également demandé que les "talents de chacun" soient impliqués, sans oublier les seniors. Un plaidoyer qui implique une "réelle égalité des chances", notamment sur le marché de l'emploi "où trop souvent encore sévit la discrimination".
Le Roi a évoqué les changements internationaux, induits par la pandémie de Covid-19, mais aussi par le Brexit et le changement de présidence aux Etats-Unis. Il a aussi salué la mise en place d'un nouveau gouvernement fédéral début octobre. "Depuis près de quatre mois maintenant, le pays est géré au niveau fédéral par un gouvernement de plein exercice. Ce gouvernement est l'aboutissement de notre processus démocratique. Il a fallu patiemment faire un long chemin afin de réunir différentes visions sociétales autour d'un projet commun. Aujourd'hui une équipe solide est en place et nous ne pouvons que nous en réjouir", a souligné le souverain.
De Croo mise sur la voiture de demain
Le Premier ministre, Alexander De Croo (photo), a quant à lui insisté sur la transition durable et numérique que doit opérer l'économie belge après la crise du coronavirus. Il a mis en avant la voiture et le secteur automobile qui "n'a pas pris une ride".
"Nous devons nous projeter dans l'avenir. Et c'est ce que nous faisons en opérant la transition vers une société et une économie qui soient plus durables et plus numériques. Car c'est là que réside la prospérité du futur. Dans de nouveaux secteurs en plein essor, et dans les secteurs anciens qui osent se réinventer. La voiture, par exemple, fête son 135e anniversaire cette année. Mais le secteur automobile n'a pas pris une ride. Au contraire, il est au premier plan d'une révolution de la durabilité et d'une révolution numérique", a expliqué le Premier ministre à l'occasion des vœux aux autorités du pays.
Le chef du gouvernement fédéral a évoqué l'intelligence artificielle qui prendra la place du conducteur, la technologie de l'hydrogène et les nouveaux matériaux. "Aujourd'hui, nous avons déjà l'une des plus grandes usines de voitures électriques d'Europe. Nous attirons des investissements supplémentaires, avec des milliers de nouveaux emplois à la clé. C'est cette dynamique de prospective et d'innovation que nous devons renforcer", a-t-il ajouté en évoquant le plan de relance concocté par les différents niveaux de pouvoir.
Le discours d’Alexander De Croo a aussi fait la part belle aux soins de santé, que ce soit pour la mise en œuvre du plan de revalorisation ou les investissements économiques. "Nous devons aussi continuer à innover dans les soins de santé. En investissant dans les technologies génétiques et dans eHealth. En collaborant avec des partenaires privés, des instituts de recherche et nos universités. Pour rester parmi les leaders dans le domaine du pharma et des vaccins - deux éléments que nous envie aujourd'hui le monde entier", a-t-il souligné.
La crise sanitaire est loin d'être finie. Elle "plonge de nombreux Belges dans le désarroi, y compris psychologique", a reconnu le Premier ministre. "Le combat est sans merci mais c'est un combat qu'il faut gagner. Des semaines et des mois difficiles nous attendent encore, mais après avoir fourni tant d'efforts, ce n'est pas le moment d'abandonner le combat. Car l'année écoulée nous a appris que nous étions un pays résilient", a conclut le Premier ministre.