Peu d'amendes attribuées pour méconnaissance du néerlandais dans les logements sociaux
Trois ans après l'introduction en Flandre d'un test de langue obligatoire, assorti de possibles amendes, pour l'obtention d'un logement social, seules dix-neuf amendes ont été infligées à des locataires. C’est ce qu’a indiqué le ministre flamand du Logement, Matthias Diependaele, en réponse à une question parlementaire.
L'introduction de tels tests, obligatoires, sur la connaissance de base du néerlandais, sous l'impulsion de la précédente ministre du Logement Liesbeth Homans (N-VA), avait fait grand bruit. La mesure était toutefois entrée en vigueur le 1er novembre 2017, en dépit des protestations notamment du parti francophone DéFI, et des critiques du Conseil du logement flamand, un organe consultatif.
D’après Matthias Diependaele (photo), une centaine d'infractions ont été constatées depuis novembre 2017. Elles ont entraîné dix-neuf amendes, dont sept pour l'année 2020, a précisé le ministre en réponse à une question écrite de la députée flamande An Moerenhout (Groen).
Le Conseil du logement flamand avait critiqué l'aspect contraignant et le volet de sanction du dispositif envisagé par le gouvernement flamand, alors dirigé par le nationaliste Geert Bourgeois. Le Conseil flamand du logement s'opposait à l'aspect coercitif de la mesure et estimait que le recours à des sanctions administratives ne constitue pas le meilleur moyen de rencontrer les objectifs, à savoir encourager la connaissance de la langue de la Région.
Selon An Moerenhout, ces exigences linguistiques représentent une "mesure symbolique" pour la N-VA. Elle a souligné que les chiffres prouvent que la plupart des locataires remplissent les conditions d'obtention d'un logement social et veulent apprendre le néerlandais. Moerenhout reproche d’autre part au ministre Diependaele de ne pas s'attaquer aux vrais problèmes du logement social, alors que plus de 150.000 Flamands figurent sur une liste d'attente pour l’obtention d’un tel logement à prix modéré.