Les finances des communes flamandes frappées de plein fouet par le coronavirus
D’après un vaste tour de table mené par l’Université de Gand (UGent) et Radio 2 (VRT) auprès des bourgmestres, la pandémie semble avoir de lourds effets sur les communes du nord du pays. Quelque 85% des communes flamandes remarquent un impact négatif sur leur budget, et une commune sur quatre s’est vue obligée de reporter des investissements pour des travaux planifiés.
Un an après le début de la pandémie, Radio 2 et l’UGent ont fait le point sur l’impact de la crise sanitaire au niveau local en interrogeant les bourgmestres des communes flamandes et bruxelloises. Plus de 90% des mayeurs ont participé à l’enquête.
Des travaux en attente
D’après les résultats de ce tour de table, pas moins de 8 communes sur 10 craignent de subir des pertes financières, et 1 sur 4 a dû reporter des investissements prévus.
Les travaux qui sont le plus souvent remis à plus tard concernent les infrastructures routières ou encore les centres de certains villages. Les chantiers prévus dans les centres sportifs, les piscines ou encore les rénovations de centres culturels se font également de plus en plus souvent attendre. Les communes engagent par ailleurs aussi moins de personnel.
L’impact du chômage temporaire
Globalement, l’impact financier de la pandémie est notamment dû à la baisse des recettes perçues par les caisses communales.
"Les villes et les communes tirent une partie de leurs finances via les impôts sur la personne", explique la porte-parole de l’Union flamande des Villes et des Communes (VVSG), Nathalie Debast. "Il s’agit d’un montant perçu sur les revenus. Mais à cause du coronavirus, de très nombreuses personnes se sont retrouvées au chômage temporaire. Leurs revenus ont donc chuté, ce qui provoque une baisse conséquente sur les recettes fiscales".
Des dépenses supplémentaires liées au Covid
La ville de Gand a déjà dû débourser quelque 25 millions d’euros pour répondre aux coûts engendrés par la crise sanitaire. "On pense notamment à tout le matériel de protection : les masques buccaux, mais aussi les parois de protections", explique le bourgmestre de Gand, Mathias De Clercq (Open VLD). "Nous avons donc dû épargner ailleurs. Nous allons ainsi suspendre la rénovation du pavillon de Blaarmeersen, dont le coût prévu est de 6 millions d’euros. La construction de deux nouvelles écoles devra également attendre", précise-t-il.
La commune anversoise de Rumst a quant à elle subit les conséquences de l’annulation du festival Tomorrowland. "Nous louons le camping à Tomorrowland et on y gagne beaucoup. Nous devons désormais nous passer deux années de suite de 730.000 euros", indique le bourgmestre Jurgen Gallaerts (N-VA). Rumst a dès lors choisi de suspendre des travaux routiers, ainsi que la construction d’une nouvelle infrastructure culturelle.
Beaucoup d’incertitudes pour l’avenir
Si l’année 2020 a déjà été dure, 2021 risque bien d’être encore plus lourde financièrement. "Nous constatons que l’impact en 2020 a été relativement maîtrisé", indique la porte-parole de la VVSG, Nathalie Debast. "De nombreuses communes avaient en effet une réserve, et ont également pu profiter des nombreuses mesures d’aide des autorités flamandes et fédérales".
"La question aujourd’hui est de savoir si les autorités maintiendront leur soutien lors des prochaines années. Vu tous les différents facteurs d’incertitude, il va falloir attendre pour voir que ce l’avenir nous réserve", conclut-elle.