Perspectives d’assouplissement : "un calendrier hypothétique en raison d'une vaccination chaotique"
Alors que le Comité de concertation a donné quelques perspectives vendredi soir, comme la réouverture du secteur horeca le 1er mai, les réactions sont partagées. L'Union des classes moyennes (UCM) dénonce ainsi un "calendrier de réouvertures hypothétiques en raison d'une vaccination chaotique". Le Syndicat neutre pour indépendants (SNI) salue de son côté l'arrivée de perspectives mais "ne comprend pas pourquoi" elles sont fixées à si long terme. La fédération Horeca Vlaanderen est pour sa part satisfaite d’avoir enfin une perspective claire.
"Les indépendants paient cash les retards de vaccination", s'énerve l'UCM. "L'impression de crier dans le désert se conjugue à notre déception", réagit l'organe qui représente les indépendants.
"Ce comité de concertation s'est une fois de plus terminé par un 'flop' pour de trop nombreux indépendants", se désole le SNI, qui pointe des incohérences, comme le fait d'autoriser les parcs d'attractions à rouvrir en avril mais les forains en mai.
Encore beaucoup d’interrogations
Le SNI se réjouit qu'une date de réouverture ait été donnée au secteur horeca, même s'il aurait préféré une réouverture en avril, mais attend plus de précisions. Combien de personnes pourront être à table ensemble? A quelle distance? Ces éléments sont primordiaux pour les restaurateurs et cafetiers. Le syndicat réclame de nouvelles mesures de soutien pour l'horeca en attendant que leurs portes se rouvrent, "il en va de leur survie".
L'UCM fustige de son côté une gestion de la crise sanitaire "par des restrictions et fermetures, sans prendre en compte la capacité des professionnels à exercer leur métier en sécurité (...) et sans envisager d'alternatives (comme les tests rapides)". Pour l'Union, les autorités belges "ignorent dangereusement le mécontentement qui monte", marqué par de multiples manifestations et protestations, qui ne sont pourtant que la partie émergée de l'iceberg.
L'organe estime qu'il fallait non seulement revoir la campagne de vaccination mais aussi "toute la méthode de gestion de l'épidémie et de ses conséquences. Les indépendants et PME de nombreux secteurs ne sont pas écoutés et ne se sentent pas respectés". Le SNI exige aussi une "stratégie efficace de vaccination, beaucoup plus rapide et plus ciblée" que l'actuelle.
Réjouissance côté flamand, mais…
L'administrateur délégué de l'organisation patronale flamande Unizo, Danny Van Assche, s’est pour sa part réjoui qu'un véritable calendrier "émerge clairement". Toutefois, il reste deux mois à attendre avant un déconfinement plus large, ce qui reste "une longue période pendant laquelle une grande partie de l'économie est au point mort".
Les assouplissements vont toutefois donner "une bouffée d'air mentale", selon le Voka, qui représente les employeurs en Flandre. Celui-ci exige tout de même une concertation urgente avec les autorités pour examiner concrètement comment les perspectives vont se mettre en place. L'UCM réclame enfin de nouvelles compensations financières de la part des Régions pour l'ensemble des secteurs encore fermés.
L’horeca toujours dans la crainte
La réouverture de l'horeca en intérieur et en extérieur prévue à partir du 1er mai, sous protocole strict, est une "très bonne nouvelle", ont réagi vendredi plusieurs fédérations du secteur "aux abois" après plusieurs mois de fermeture en raison de la pandémie de coronavirus.
La décision du Comité de concertation, réuni vendredi après-midi, de permettre la réouverture de l'horeca à partir du 1er mai "donne une vraie perspective", s'est réjoui l'administrateur de la fédération Horeca Bruxelles, Fabian Hermans. "Mais deux mois, c'est encore long. Il va falloir trouver des fonds pour tenir jusque-là alors que les caisses sont vides". "Après plusieurs mois de fermeture, la situation des cafetiers est catastrophique", a ajouté la présidente de la Fédération des cafés de Belgique (Fedcaf), Diane Delen, qui se dit "très prudente" sur la date du 1er mai "qui n'est pas encore définitive".
Tant la fédération Horeca Bruxelles que la Fedcaf pointent par ailleurs l'inégalité des primes régionales en soutien au secteur, la Flandre proposant des aides plus substantielles que les Régions wallonne et bruxelloise. La Fedcaf craint notamment qu'à la reprise, les cafés et restaurants en Wallonie et à Bruxelles accusent le coup par rapport à ceux du nord du pays.
Au nord du pays, la fédération Horeca Vlaanderen a accueilli favorablement la nouvelle de la réouverture des cafés et restaurants le 1er mai. "D'un côté, c'est dur car nous sommes déjà fermés depuis six mois et demi, et d'un autre nous sommes satisfaits d'avoir enfin une perspective claire, ce que nous attendions tous", a souligné le CEO Matthias De Caluwé sur la VRT.