Les trois suspects arrêtés, peut-être impliqués dans d'autres agressions d'homosexuels à Beveren
Deux autres homosexuels ont été agressés dans la région de Beveren ces dernières semaines. L’information a été confirmée par la police de Beveren. La VRT a appris de bonnes sources que ces hommes avaient été attirés dans un piège par une application de rencontres gay. Le week-end dernier, un homme de 42 ans a été retrouvé mort dans un parc de Beveren. Lui aussi aurait été attiré dans un piège par une application de rencontre. La police a arrêté trois suspects dans cette affaire. Le lien éventuel entre ces différentes agression fait l'objet d'une enquête.
C'est la police de Waasland-Noord qui s'est rendue sur les lieux, dans le parc de Beveren, à proximité d'une ligne de chemin de fer à hauteur de la Lesseliersdreef, où le corps d'un homme de 42 ans a été retrouvé samedi. Il avait été violemment frappé et aurait été attiré dans un piège via une application de rencontre gay. Dans la même zone de police (dont Beveren fait partie), deux hommes homosexuels ont récemment déclaré avoir été agressés par des jeunes. La police a confirmé l’information aux journalistes de la VRT.
La police n'a pas pu donner plus de détails, mais nous avons appris de bonne source que ces deux hommes sont tombés dans un piège via la même application de rencontre. Les hommes pensaient rencontrer un autre homosexuel, mais ce sont des jeunes qui les ont rejoints et les ont volés. Les incidents ont eu lieu dans la région de Beveren. Il n'est pas clair s'il existe un lien avec la mort de l'homme de 42 ans le week-end dernier et les suspects arrêtés.
Nombreuses réactions
Beaucoup de gens ont réagi avec horreur hier, à la mort d'un homme de 42 ans à Beveren. Il pourrait avoir été assassiné parce qu'il est gay, bien que cela n'ait pas encore été confirmé. Ce qui s'est passé alors, et surtout la raison de l’agression n'est pas claire. D'après nos informations, l'homme n'a pas été volé. L'enquête se poursuit pour déterminer s'il s'agit d'un vol manqué ou si l'orientation sexuelle de l'homme est le motif de l’assassinat.
Trois mineurs, âgés de 16 à 17 ans, se sont rendus à la police dimanche matin et dans la nuit de dimanche à lundi. L'un a été placé par un juge de la jeunesse dans le centre fermé pour jeunes d'Everberg, tandis que les deux autres seront déférés mardi devant un juge de la jeunesse de Termonde. Le parquet de Flandre orientale n'a, jusqu'à présent, ni infirmé ni confirmé le mobile homophobe.
Unia ouvre un dossier sur ces "faits atroces"
Le centre interfédéral pour l'égalité des chances Unia a annoncé lundi ouvrir un dossier concernant "les faits atroces" que constituent l'assassinat d'un homme de 42 ans samedi dans un parc de Beveren, en Flandre orientale, dont le mobile pourrait être homophobe.
"Il est possible que cet homme de 42 ans, ouvertement homosexuel, ait été victime de personnes homophobes", selon Unia. "L'homophobie reste un problème très concret en Belgique. Les actes homophobes qui ont des conséquences mortelles restent généralement rares dans notre pays mais certaines personnes en meurent encore.
Chacun se rappelle la manière dont Ihsane Jarfi a été tué en 2012." Le jeune homme de 32 ans avait disparu la nuit du 22 avril. Il avait été retrouvé mort le 1er mai 2012 dans la région de Tinlot (Liège). Ses quatre agresseurs avaient été reconnus coupables d'assassinat (pour trois d'entre eux) et meurtre (pour le dernier) avec la circonstance aggravante d'homophobie, ainsi que de traitements inhumains, dégradants et de détention arbitraire. Ils ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité.
"La même année, le sexagénaire Jacques Kotnik avait été tué à coups de marteau dans un parc à Liège", rappelle le centre interfédéral.
En 2019, Unia a enregistré 17 cas de coups et blessures à caractère homophobe. En 2020, 12 déclarations ont été recensées pour ce type de faits, ainsi qu'un homicide. "Ces chiffres ne montrent qu'un pan restreint de la réalité puisque tous les cas ne nous parviennent pas ou ne sont rapportés à la police", conclut Unia.