Ce 19 avril, c’est la fête du Limbourg... Mais pourquoi cette date, et que célèbre-t-on au juste ?

Il y a quelques années, le 19 avril a été officiellement décrété comme étant la journée de fête provinciale du Limbourg. Mais pourquoi a-t-on choisi cette date ? Et que célèbre le Limbourg exactement ? Sylvain Slepen, spécialiste de l’histoire du Limbourg, nous livre ses explications, 182 ans après la naissance de cette province. 

Le 19 avril 1839 a été une journée historique pour le Limbourg.  Ce jour a en effet marqué la fin définitive de la grande province, telle qu’on la connaissait jusque-là. "Sous Napoléon Bonaparte, le Limbourg était devenu un grand territoire. En 1839, après une longue querelle, on a toutefois fini par le scinder en deux", explique Sylvain Slepen.

"Les Allemands de l’ancien royaume de Prusse désiraient avoir un accès libre vers la mer. Ils voulaient donc que la Meuse soit une frontière, afin qu’une partie du fleuve puisse être sous leur gestion. Ce scénario est devenu réalité, grâce à leur bon ami Guillaume Ier, roi des Pays-Bas", poursuit Sylvain Slepen.

"La scission du territoire a finalement été signée à Londres, l’accord est d’ailleurs nommé Traité de Londres. Plusieurs pays, dont la Russie, la France ou l’Angleterre, étaient présents. Les habitants du Pays mosan (Maasland) et les vrais Limbourgeois n’ont pas du tout été impliqués", précise-t-il. 

Le Limbourg, source de longues tensions

Durant une longue période, le Limbourg a été une source de grandes tensions entre les Pays-Bas et la Belgique, même des années après l’indépendance belge.

"Il faut dire qu’il y avait énormément de points de discussions", poursuit Sylvain Slepen. "Il était naturellement question de frontière, mais il y avait aussi des points sensibles au niveau économique. Les deux Limbourgs se partageaient notamment les exploitations minières et le gravier. Il y avait également des discussions autour des taxes". 

"Les Limbourgeois néerlandais voulaient être belges"

La ville de Maastricht a également joué un rôle crucial dans la scission du Limbourg. Cette grande ville, devenue néerlandaise, devait en effet devenir la capitale du Limbourg belge. "Les Limbourgeois néerlandais voulaient en fait être intégrés à la Belgique. Mais cela n’a pas été permis", explique encore Sylvain Slepen. "Guillaume Ier avait une importante présence militaire à Maastricht, et le territoire est donc resté entre les mains des Pays-Bas. Maastricht a été utilisée comme un lieu stratégique pour lancer un certain nombre d’attaques".

Le Limbourg belge s’est donc soudainement retrouvé à devoir chercher une nouvelle capitale. Tongres et Saint-Trond étaient les choix les plus logiques, car il s’agissait à l’époque des deux seules grandes villes de la province. Elles se situaient toutefois trop près de Maastricht, et n’étaient pas assez centrales. "C’est pourquoi on a opté pour Hasselt, alors qu’à l’époque c’était plutôt un village, et pas une grande ville", précise Sylvain Slepen.  

Après de longues années de discussions et de tensions, c’est finalement la Meuse qui constituera la frontière entre le Limbourg belge et le Limbourg néerlandais. 

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