Les partenaires sociaux trouvent un accord de dernière minute pour une augmentation des allocations sociales de 2%

Les partenaires sociaux sont parvenus de justesse à un accord sur la répartition de l'enveloppe bien-être, lourde de 700 millions d'euros et destinée à augmenter les allocations sociales. Le gouvernement avait fixé à ce lundi l'échéance pour un accord sur ce dossier, attendu depuis septembre 2020. L'accord permet d'augmenter de 700 millions d'euros les allocations sociales (retraites, chômage, indemnités de maladie ou invalidité) pour les deux prochaines années.
 

Les partenaires sociaux pouvaient jusqu'à ce lundi proposer des ajouts ou amendements à la proposition du gouvernement. "Au moyen d'un avis du Conseil national du travail et du Conseil central de l'économie, ils viennent juste de suggérer un certain nombre d'adaptations communes à la décision gouvernementale en ce qui concerne les travailleurs salariés et l'aide sociale", indiquent dans un communiqué commun plusieurs organisations patronales (FEB, Unizo, UCM, Boerenbond et Unisoc). 

"Le Comité général de gestion pour le statut social des travailleurs indépendants rendra prochainement un avis sur l'enveloppe bien-être des indépendants", signale le patronat.

Ce dernier se dit satisfait de l'accord et qu'ainsi, "des moyens soient libérés pour les parents isolés mis à mal par la crise". Les partenaires sociaux ont aussi convenu que l'augmentation des allocations de chômage temporaire ne sera pas supportée par les cotisations patronales au Fonds de fermeture et se sont mis d'accord pour une revalorisation des pensions et allocations pour maladie et risques professionnels les plus anciennes.

Cet accord "permet d'augmenter les allocations sociales, les plus basses d'abord, et d'assurer l'augmentation des pensions, minimales en premier lieu", a confirmé Marie-Hélène Ska, secrétaire générale de la CSC. Il s'agit de faire en sorte que ces allocations puissent suivre l'évolution des salaires de la population, a-t-elle souligné. Selon Miranda Ulens, secrétaire générale du syndicat socialiste flamand, la pension minimale à 1.500 euros est "à portée de main".
 

"Un signal fort pour la suite des discussions"

Le ministre du Travail et de l'Économie, Pierre-Yves Dermagne (PS), a salué dans un communiqué "un signal fort. (...) Cette étape est à mes yeux très importante pour la suite des discussions, notamment en matière d'accord sur les salaires". L'accord sur la répartition de l'enveloppe bien-être, pour laquelle le ministre évoque un total de 800 millions d'euros sur deux années, permettra de "doper le pouvoir d'achat et la qualité de vie des plus faibles parmi nous".

Selon Pierre-Yves Dermagne, l'accord prévoit une augmentation de 3,5% des allocations de chômage minimale et d'insertion pour les personnes considérées comme cheffes de famille, de 3,5% du chômage temporaire, de 2% des pensions minimales des travailleurs salariés, de 6,5% du pécule de vacances des pensionnés pour les deux prochaines années et de 2% des allocations d'assistance (revenu d'intégration sociale, Grapa et allocations de remplacement de revenus pour personnes handicapées).

Et à présent la norme salariale ?

Cette discussion étant terminée, les partenaires sociaux vont désormais se pencher sur la norme salariale, qui a été fixée à 0,4% par le gouvernement (en plus de l'indexation automatique) pendant les deux prochaines années, ce que les syndicats jugent insuffisant.

Le dossier de l'enveloppe bien-être était auparavant couplé aux discussions sur la marge salariale dans le cadre de l'accord interprofessionnel 2021-2022. Après l'échec des négociations, le ministre Pierre-Yves Dermagne avait décidé de scinder les deux sujets, espérant relancer un dialogue entre syndicats et patronat.

Ces derniers ont désormais jusqu'au 1er mai pour trancher la question salariale. "Les partenaires ont jusque fin avril pour éventuellement définir les contours d'une allocation unique et temporaire pour les travailleurs occupés dans des entreprises ayant enregistré de bonnes prestations", signale le patronat, insistant pour que "la compétitivité des entreprises" n'en soit pas structurellement affectée.
 

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