Nouveau marathon de contrôle de vitesse alors que les Belges gardent le pied lourd
Depuis 6h ce mercredi matin, les polices locales et fédérale organisent un nouveau marathon de la vitesse de 24 heures dans l’ensemble du pays. Il s'agit de la 14e édition de cette action de sensibilisation visant à améliorer la sécurité routière, qui prendra fin jeudi à 6h du matin. L’Institut pour la sécurité routière Vias constate que le conducteur belge continue à rouler trop vite, malgré les contrôles, les amendes infligées et, surtout, le danger que représente une vitesse excessive sur les routes.
Quelque 119 zones de police et la police fédérale de la route - soit au total plus de 500 agents - effectueront donc à nouveau des contrôles de vitesse intensifs dans tout le pays ce mercredi, tant sur les autoroutes que sur les routes régionales. "Cela signifie qu’il faut s’attendre à nous voir à 621 endroits différents. Vous pouvez donc être contrôlé à n’importe quel moment", indique Koen Ricour, directeur de la police fédérale de la route.
La police espère que les actions de contrôle annoncées à l’avance vont entrainer un changement de mentalités des conducteurs belges encore enclins à faire de l’excès de vitesse. "'C’est pourtant encore toujours la première cause de décès sur nos routes. Même en temps d’épidémie, il reste important de sanctionner les excès de vitesse. Ils sont inacceptables. Nous prenons des mesures pour éviter d’attraper le coronavirus, comportons-nous aussi de telle sorte à éviter les accidents de la route", souligne Koen Ricour.
Lors du dernier marathon de la vitesse en octobre 2020, quelque 35.443 procès-verbaux avaient été dressés pour excès de vitesse et 331 conducteurs s'étaient vu retirer leur permis de conduire. "Nous espérons bien entendu devoir imposer le moins d’amendes possibles, que les conducteurs respecteront les limitations de vitesse et que tout le monde arrivera à bon port sain et sauf. Lors du dernier marathon, quelque 3,77% des conducteurs étaient en infraction et ont reçu une amende dans leur boite aux lettres".
Malgré les amendes et contrôles, le Belge garde le pied lourd
L’Institut pour la sécurité routière Vias soutient cette action visant à sensibiliser. La vitesse reste le principal facteur de mortalité routière: un accident mortel sur trois est dû à une vitesse excessive ou inappropriée. Une étude datant de 2019 a même montré qu'une augmentation de la vitesse de 10 km/h accroît le risque d'accident corporel de 80% et le risque d'accident mortel de 120%.
"Pourtant, un conducteur belge reçoit en moyenne un procès-verbal pour excès de vitesse tous les deux ans", constate l'Institut. Ainsi, en 2019, un peu plus de quatre millions de PV ont été envoyés pour excès de vitesse en Belgique, ce qui représente une hausse de 8% par rapport à 2018.
Selon une enquête européenne menée également en 2019, quelque 68% des Belges (moyenne européenne de 62%) avaient dépassé la limitation sur autoroute au cours du mois écoulé. En agglomération, ce sont six conducteurs sur 10 (62%) qui avouaient avoir dépassé la vitesse maximale autorisée, contre 56% dans le reste de l'Europe. "Bref, le conducteur belge a un peu plus tendance à rouler vite que ses homologues européens", résume Vias.
L'Institut rappelle l'utilité des marathons de contrôle de vitesse. Lors de l'édition qui avait eu lieu fin 2018, une baisse de la vitesse de 3 à 7% en moyenne avait été constatée sur les routes belges le jour du marathon, ainsi qu'une diminution du nombre de véhicules en infraction jusqu'à 25%.