Quels mécanismes de la politique flamande l’affaire El Kaouakibi met-elle à nu ?

Les journalistes politiques Ivan De Vadder (VRT) et Alain Gerlache (RTBF) proposent tous les quinze jours un podcast intitulé PLAN B, dans lequel ils évoquent les différences et les similitudes entre le paysage politique en Flandre et celui en Belgique francophone. En français quand ils parlent d’une situation en Flandre, et en néerlandais quand c’est un aspect en Belgique francophone qui leur sert de point de départ.
Pour le 51e épisode de leur podcast, Ivan De Vadder explique (en français) "l’affaire Sihame El Kaouakibi" et ses nombreux rebondissements politico-financiers qui font la Une de l’actualité flamande. Pour permettre de comprendre l’histoire de cette jeune femme issue de l’immigration, considérée par beaucoup comme un modèle d’action sociale en faveur des jeunes défavorisés à Anvers, avant d’être sollicitée par l’Open VLD et élue au Parlement flamand. Exclue aujourd’hui du parti libéral flamand, El Kaouakibi voit sa carrière brisée par des accusations de malversations de subsides obtenus notamment pour son association Let’s Go Urban.

Les péripéties de la parlementaire libérale flamande Sihame El Kaouakibi occupent le devant de la scène politique flamande depuis quelques semaines déjà. Let’s Go Urban (LGU), son organisation qui vise à donner des chances de promotion sociale aux jeunes défavorisés d’Anvers, via des cours de danse, est au centre d’une tempête médiatique. Cette association a bénéficié ces dernières années d’importants subsides à de nombreux niveaux politiques : de la part de la ville d’Anvers, de la province anversoise, de la police anversoise, de la Région flamande et du gouvernement fédéral. Mais un rapport de l'administratrice provisoire de l'association anversoise - engagée à la demande de trois administrateurs de LGU - et un audit de la ville d’Anvers sont très critiques envers la gestion menée par El Kaouakibi.

La jeune femme est soupçonnée de fraude aux subsides, de faux en écriture et de détournement de fonds. L’un de ses avocats, l’ancien ministre fédéral Johan Vande Lanotte, estime que Sihame El Kaouakibi est victime d’un "lynchage numérique" qui rend impossible un procès équitable.

Entretemps, l’Open VLD a exclu la parlementaire de ses rangs, mais elle a exprimé son intention de continuer à siéger au Parlement flamand en tant qu’indépendante jusqu’à la fin de son mandat. Si ce n’est que depuis peu, elle est en congé de maladie. Les explications d’Ivan De Vadder.

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