414 Belges ont officiellement changé d'identité de genre en 2020
Depuis la loi transgenre, qui autorise un changement officiel de genre sans se soumettre à une procédure médicale, le nombre de demandes a fortement augmenté, avec un pic de 742 demandes en 2018 suivi d'une stabilisation avec entre 400 et 500 demandes annuellement. L'an passé, 414 demandes ont été enregistrées. "Un chiffre beaucoup plus élevé qu'avant l'entrée en vigueur de la loi, avec par exemple 110 changements en 2017", souligne lundi l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes.
Ce dernier a collaboré avec le Registre national afin d'établir un aperçu annuel des changements officiels de l'identité de genre.
Il en ressort qu'il y a proportionnellement plus de changements d'enregistrement officiel en Flandre qu'en Wallonie et à Bruxelles (63% contre 26% en Wallonie et 7% à Bruxelles alors que la Flandre représente 58% de la population).
Autres constats: les hommes demandent un changement de genre plus tôt que les femmes (27 ans en moyenne contre 37 ans pour les femmes) et les demandes émanent des deux sexes à proportion égale.
Malgré cette évolution, la loi transgenre comporte néanmoins des lacunes, estime l'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes. "Bien que la loi ait ouvert la porte à de nombreuses personnes transgenres, la Cour constitutionnelle a estimé qu'elle ne tenait pas suffisamment compte des droits des personnes non binaires et de genre fluide. Ces personnes devraient elles aussi pouvoir faire concorder l'enregistrement de leur genre et leur identité de genre. Il devrait également être possible de modifier l'enregistrement plusieurs fois", plaide ainsi son directeur, Michel Pasteel.
"Avec le ministre de la Justice, nous avons élaboré une proposition visant à éliminer les lacunes existantes dans la loi pour les personnes transgenres. Cela permettra notamment de garantir le plein respect des droits des personnes de genre fluide. Cette modification de la loi devrait être effectuée avant l'été", explique pour sa part Sarah Schlitz (Ecolo), le secrétaire d'État à l'Egalité des genres. "Nous souhaitons également avoir un débat plus large sur la visibilité et la nécessité d'avoir des marqueurs de genre sur tout type de documents", ajoute-t-elle enfin.