Annelies Verlinden: "Il est trop tôt pour juger l’intervention de la police lors de La Boum 2"
La ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden (CD&V) estime qu’il est trop tôt pour juger l’intervention de la police lors de de l'événement interdit "La Boum 2", samedi au Bois de la Cambre, à Bruxelles. Quelque 2 000 personnes s'y étaient rassemblées. La police a évacué le parc et plus de 130 personnes ont été arrêtées. Plusieurs vidéos circulent sur les réseaux sociaux montrant des personnes victimes de violences policières. "Une analyse des interventions de la police sera certainement faite, mais ce n'est que pour les prochains jours", ajoute la ministre.
Vers 18 heures samedi soir, la police a commencé à évacuer le parc après l'événement interdit La Boum 2. Des policiers anti-émeutes et des autopompes sont intervenus. Ce n'est que vers 21 heures que le calme est revenu. Environ 25 personnes ont été blessées : 15 du côté des participants, 10 du côté des policiers. Un homme a été blessé lorsqu'il a été renversé par une autopompe. 132 personnes ont été arrêtées. Il s’agissait de 127 arrestations administratives et de cinq arrestations judiciaires. Toutes ces personnes ont depuis été libérées.
Le ministre de l’Intérieur a défendu l'intervention des policiers dimanche à la VRT. "Ils ont procédé de manière très préventive", estime Annelies Verlinden. "Ils ont d'abord demandé aux gens de rentrer chez eux. Lorsque certains faiseurs de troubles ont commencé à se battre entre eux et ont également utilisé la violence contre des policiers, ils ont agi de manière plus ferme pour éviter que les choses ne deviennent incontrôlables."
Selon Annelies Verlinden, l'analyse d'hier reste à faire. "J'ai une grande confiance dans la police et dans le jugement qu'elle porte", souligne-t-elle. "Pour l'instant, je n'ai aucune information permettant de conclure que la police aurait fait un usage excessif de la force".
Deux vidéos de violences policières sur Twitter
Toutefois sur les réseaux sociaux, deux vidéos d’interventions musclées de la police suscitent de nombreuses critiques. Les vidéos qui circulent ont été filmées à l'extérieur du Bois de la Cambre (voir ci-dessous).
Sur l’une on peut voir un groupe de jeunes marcher lentement en rue, alors que des policiers en équipements, accompagnés d'une autopompe, avancent au milieu de la rue. Six policiers finiront par se regrouper autour d’une jeune femme et tenter de l’immobiliser sans ménagement. Des gaz lacrymogènes seront utilisés.
Dans l’autre un homme qui se trouve au coin d’une rue lève les bras, un policier accourt vers lui et l'asperge de gaz lacrymogène. L'individu est ensuite attaqué par le chien policier et puis reçoit un coup de pied et est plaqué au sol.
Une porte-parole de la police a déclaré que la police enquêtait en interne sur ces vidéos et tentait de déterminer le contexte général de celles-ci. Le cabinet du bourgmestre de Bruxelles Philippe Close (PS) dit attendre le résultat de cette enquête.
Un avis que partage la ministre Annelies Verlinden. "Il est trop tôt pour porter un jugement, mais il va sans dire que nous allons analyser tout cela", dit-elle à propos des vidéos. "Nous allons examiner si les violences commises tant par les émeutiers que par la police étaient appropriées".