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Les fêtes foraines et les kermesses reconnues comme patrimoine bruxellois

La culture des forains et des foires a été reconnue comme patrimoine bruxellois, a indiqué lundi le secrétaire d'État au Patrimoine Pascal Smet (Vooruit). Cette distinction donne accès à une éventuelle reconnaissance au patrimoine immatériel de l'Unesco.

Près de 40 kermesses sont organisées à travers la Région de Bruxelles-Capitale et de ses 19 communes. Chacune a sa propre histoire, mais la plus importante reste la Foire du Midi, qui dure cinq semaines et accueille habituellement près d'1,5 million de visiteurs.

"L'odeur des croustillons. Les chatouilles de l'estomac dans les montagnes russes. La pêche aux canards avec les enfants pendant que des jeunes s'amusent aux auto-tamponneuses. Ou la grande roue et les manèges. Nous avons tous des souvenirs de foires, petites ou grandes. Elles méritent d'être reconnues et protégées, tant au niveau national qu'international", a déclaré Pascal Smet, secrétaire d'État bruxellois.

L'inclusion de la culture foraine dans l'inventaire du patrimoine immatériel de Bruxelles est soutenue par l'Association de défense des forains belges et constitue un premier pas vers une reconnaissance plus large. En partenariat avec le ministre français de la Culture et le Musée des arts forains de Bercy, la Région bruxelloise a déposé une demande officielle de reconnaissance auprès de l'Unesco.

La fête foraine - la kermesse - tire ses racines du Moyen-Âge et de ses franches foires. La tradition est plus ancienne encore, remontant à l'Antiquité, mais c'est au XIXe siècle que la foire connaît son développement le plus important. Elle se diversifie et, avec les évolutions techniques et l'organisation des grandes expositions universelles, propose à un public toujours plus avide de sensations fortes des attractions de plus en plus sophistiquées dérivant des inventions nouvelles.

Une communauté de près de 2.000 personnes

En Belgique, la communauté des forains compte près de 2.000 personnes. Constituant une famille à part entière, répartie en 330 entreprises en Wallonie, 75 à Bruxelles et 440 en Flandre, elle est soucieuse de transmettre son savoir et ses traditions de génération en génération.

De mars à novembre, les kermesses sont indissociables des plus importantes manifestations de tradition populaire : carnavals, marchés annuels, processions, fête nationale, et, depuis ces dernières décennies, marchés de Noël. Pour le territoire bruxellois, près de 40 fêtes foraines sont organisées par an dans l'ensemble des 19 communes. La foire du Midi en juillet est la plus importante, accueillant durant 5 semaines près de 1,5 million de visiteurs, mais d'autres foires, comme celles d'Anderlecht, Jette, Forest ou encore Laeken, ont également une histoire très ancienne.

Les défis que surmonte la communauté des forains sont multiples : maintien des foires en centre urbain et cohabitation, respect des législations environnementales, éducation, attentats, crise sanitaire. Organisés en associations depuis le début du XXe siècle afin de défendre le secteur face aux autorités responsables, les forains voyagent de ville en ville, d'une fête à l'autre, avec leurs attractions et voitures de ménage.

Les forains bruxellois voyagent dans toute la Belgique. Si certains ne fréquentent que les foires de la Région de Bruxelles, la plupart participent aux plus grandes foires du pays comme celle de Bruges, de Louvain et de Liège, ce qu'ils appellent la "grande tournée". Véritables ambassadeurs du dialecte bruxellois, ils revendiquent en chœur (et en cœur) être Bruxellois (et non exclusivement francophones ou néerlandophones).
 

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Foto: Radio 2

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