Accord du gouvernement sur une prime de 500 euros pour les travailleurs des entreprises en bonus
Les entreprises qui ont enregistré de bons résultats durant la crise pourront accorder à leurs travailleurs une prime exceptionnelle de maximum 500 euros nets en 2021, a décidé durant la nuit de mercredi à jeudi le gouvernement fédéral. Si les libéraux et Unizo se disent soulagés qu'il y ait un accord les réactions sont beaucoup plus fébriles du côté des syndicats.
Cette mesure s'inscrit dans le cadre d'une proposition de médiation après l'échec de la négociation entre les partenaires sociaux. La norme salariale reste fixée à 0,4%, hors l'indexation confirmée de 2,85%, ainsi que l'avait établi le Conseil central de l'économie. Les mesures exceptionnelles prises durant la crise (télétravail, congé vaccination, prime dans le secteur des soins, etc.) ne sont pas comptées en déduction de cette marge.
La "prime corona" peut venir en complément de la norme de 0,4%. Elle pourra être accordée par "établissement", c'est-à-dire par entreprise et non par secteur, qui a enregistré de bons résultats et devra être demandée avant la fin de l'année, a-t-on expliqué de source gouvernementale. Une cotisation patronale réduite à 16,5% sera appliquée.
Le gouvernement a par ailleurs confirmé l'avis rendu par les partenaires sociaux sur l'affectation de l'enveloppe bien-être. Il propose aux partenaires sociaux qu'un travail soit mené sur plusieurs dossiers, à commencer par celui du salaire minimum "dont l'évolution n'a pas suivi l'évolution des autres salaires en s'engageant sur une trajectoire de convergence étalée sur plusieurs accords interprofessionnels et démarrant après la crise".
Le gouvernement pourra accompagner ces évolutions par des mesures fiscales et parafiscales. Les autres dossiers sont l'harmonisation des pensions complémentaires des ouvriers et des employés, les heures supplémentaires (afin qu'un nombre accru d'heure soit possible en 2021-2022) et les fins de carrière afin de les rendre "faisables" par le régime d'emplois de fin de carrière.
"Le gouvernement souhaite mener un dialogue actif avec les partenaires sociaux sur ces quatre thèmes. Il est disposé à prendre les mesures nécessaires à la mise en œuvre de ces accords", a-t-on précisé à même source.
Réactions en sens divers
Les libéraux et l’organisation patronale flamande Unizo réagissent positivement à l'accord du gouvernement De Croo. Mais pour les syndicats cela ressemble à une "occasion manquée".
Egbert Lachaert, le président de l'Open VLD, s'est déclaré satisfait de l'accord, "avec un maintien d'une norme salariale qui préserve notre compétitivité et des entreprises qui peuvent, en cas de bons résultats, accorder une prime unique de près de 500 euros nets à leur personnel", a-t-il tweeté. "Le menu qui est sur la table permet maintenant aux partenaires sociaux de recommencer à travailler", a-t-il ajouté."
"Le plus important c’est qu'il y ait un accord, après de longues négociations", a déclaré de son côté Danny Van Assche directeur général de l’organisation patronale flamande Unizo dans une réaction à la VRT. Le gouvernement fédéral a décidé qu'une prime nette de 500 euros pourrait être accordée aux travailleurs des entreprises ayant de bonnes performances. Si Unizo se dit soulagé, cette prime doit être négociée au niveau de l'entreprise, et non du secteur. C’est donc une épine dans le pied des syndicats.
Pia Stalpaert, présidente d'ACV Voeding en Diensten (syndicat chrétien flamand), se dit déçue. Elle souligne que c'est une mauvaise nouvelle pour les travailleurs des petites entreprises, où le dialogue social est inexistant. Ces employés sont à la merci du bon vouloir de l'employeur et ce n'est plus le cas.
"Dès les premières informations que nous recevons, cela ressemble à une occasion manquée", a également déclaré Miranda Ulens, présidente de l'ABVV, (syndicat socialiste) sur Radio 1 (VRT). "Nous avons plaidé pour une prime au niveau du secteur, pour la nécessaire solidarité entre les salariés. Nous constatons qu'il y a surtout des réactions positives de la part de la droite".