Frank Deboosere : "L'été 2021 sera le plus humide depuis le début des mesures"

L'été météorologique 2021 est bien parti pour être le plus humide depuis le début des mesures en 1833. C’est ce qu’a indiqué ce mardi sur Twitter le météorologue de la VRT, Frank Deboosere. Un avis partagé par le responsable des prévisions de l'Institut royal de météorologie (IRM), David Dehenauw. "C’est plutôt un été sombre, mais normal du point de vue des températures", précise Deboosere.

L'été météorologique s'étend du 1er juin au 31 août et n'est donc pas encore terminé. Il reste une quinzaine de jours à parcourir, et pourtant les spécialistes peuvent déjà annoncer qu’il s’agira d’un été exceptionnel.

"Cet été, 362 mm de précipitations ont déjà été enregistrés à Uccle", souligne David Dehenauw. Le record actuel remonte à 1992, avec 365 mm. "En moyenne, il tombe l’été à Uccle 234 mm de précipitations. Mais le record de 1992 sera certainement battu d’ici la fin de l’été", conclut Frank Deboosere (photo).

Contrairement à la quantité de précipitations, le nombre de jours de pluie n'est lui pour l'instant pas exceptionnel.

© VRT Joost Joossen

Intempéries de juillet

Les intempéries d’une violence exceptionnelle (photo) qui se sont abattues sur l’est du pays entre le 14 et le 16 juillet, entrainant des inondations meurtrières (37 morts) et laissant des centaines de familles sinistrées, ont évidemment contribué à faire de cet été le plus humide depuis 1833. Pas moins de 240 des 262 communes wallonnes ont été touchées. En 48 heures, il est tombé en Wallonie une quantité d’eau comme on n’en mesure même pas une fois tous les 100 ans dans nos régions.

"Ce temps extrême est certainement aussi lié au réchauffement climatique", confirme Frank Deboosere. "Dans un monde plus chaud, l’air contient davantage d’humidité. Cela entraine de plus longues périodes sèches, mais aussi des chutes de pluie plus intenses. Dans un climat qui devient plus chaud, les pôles se réchauffent plus rapidement que l’Equateur".

"Les plus petits contrastes de températures entre les pôles et l’Equateur engendrent un courant-jet sinueux. Des zones de pression peuvent ainsi planer plus longtemps au-dessus d’une région".

James Arthur Photography

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