Rentrée : le port du masque assoupli dans les écoles, sauf à Bruxelles
Les ministres de l’Education des Communautés flamande, française et germanophone se concertaient lundi avec des experts sanitaires et ce mardi avec les acteurs du secteur de l’enseignement pour décider du mode de rentrée dans les écoles début septembre. Ils se sont mis d’accord pour reprendre l’enseignement à 100% en présentiel, la situation sanitaire et le niveau de vaccination permettant de faire revenir tous les élèves sur les bancs des établissements. Les décisions prises sont valables jusqu’à fin septembre et seront évaluées entretemps. L’évolution du taux de vaccination restera un élément crucial pour cette évaluation. En Flandre, les élèves des 5e et 6e primaires ne devront plus porter de masque, a indiqué le ministre Ben Weyts. Dans le secondaire, à l'instar de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les cours pourront être donnés et suivis sans masque dès que tout le monde est assis. Dans les écoles néerlandophones (et francophones) de Bruxelles, pas d’assouplissements pour l’instant, le taux de vaccination n’y étant pas encore jugé suffisant.
Le ministre flamand de l’Enseignement Ben Weyts (photo), les coupoles d’enseignement et les syndicats avaient un but commun à l’esprit ce mardi lors de leur concertation : permettre une rentrée scolaire aussi normale et sécurisée du point de vue sanitaire que possible. Le fait que deux tiers des jeunes âgés de 12 à 17 ans seront complètement vaccinés en Flandre d’ici la rentrée est un paramètre de poids.
Autre point important : l’enseignement reprend en présentiel pour tous les élèves, y compris ceux des 2e et 3e degrés du secondaire qui devaient encore suivre 50% des cours à distance avant les vacances d’été.
Obligation du masque assouplie
Les élèves des 5e et 6e primaires ne devront plus du tout porter de masque, a indiqué le ministre Ben Weyts. Si, à un niveau local, la situation sanitaire n’est pas bonne, la cellule de crise locale et le conseiller en prévention des écoles concernées peuvent cependant décider d’imposer à nouveau le port du masque aux plus grands élèves de primaire. Dans les classes du secondaire, les élèves pourront enlever le masque, mais uniquement pendant les cours et à partir du moment où ils ont tous pris place sur leur chaise. Le reste du temps, ils devront encore porter le masque, comme par exemple lorsqu’ils se déplacent dans les couloirs de leur école ou quand ils ne peuvent maintenir une distanciation suffisante dans la cour de récréation.
Exception cependant pour les écoles néerlandophones de Bruxelles : pas d’assouplissement jusqu’à fin septembre, le taux de vaccination n’y étant pas encore jugé suffisant. Concrètement, cela veut dire que les élèves et leurs enseignants doivent conserver un masque même pendant les cours où ils restent assis à leur place.
Pour toutes les activités dans l'enseignement secondaire, hors de la classe, les règles qui s'appliqueront seront semblables à celles qui s'appliquent dans le reste de la société, par exemple le port du masque dans la cour de récréation si les distances ne peuvent être respectées. Dans les endroits où les chiffres de l'épidémie s'écartent fortement des moyennes flamandes, des mesures supplémentaires seront d'application, notamment à Bruxelles, comme il a été décidé dans l'enseignement francophone.
Qualité de l’air dans les locaux
Une attention particulière devra être portée à une bonne ventilation des classes, des salles des professeurs et autres locaux, aussi bien dans le primaire que le secondaire. Les conseillers en prévention des écoles seront mis à contribution.
Les partenaires n’ont finalement pas décidé d’obliger l’installation de compteurs de CO2 dans les classes. Mais un conseiller en prévention peut l’imposer dans une école, sur base d’une analyse du risque.
Pour la rentrée dans les écoles supérieures et universités néerlandophones du pays, une décision ne sera prise que plus tard au cours du mois d’août.
"Rester prudents"
Le ministre Ben Weyts souligne que le taux élevé de vaccination en Flandre, et notamment au sein de la population âgée de 12 à 17 ans, permet un assouplissement des mesures de prévention. "Nous avons tous fait tellement d’efforts dans le domaine de la vaccination, y compris nos enfants et nos jeunes. Je n’estimerais pas correct de dire que rien ne change au 1er septembre et que les élèves doivent porter le masque buccal en classe pendant 8 heures".
Lieven Boeve, le directeur-général de l’enseignement catholique flamand, confirme : "Nous sommes ravis de pouvoir assouplir certaines règles, pour rendre la situation plus viable dans les écoles. Mais nous devons évidemment rester prudents tant que tout le monde n’est pas vacciné". Même satisfaction chez Koen Pelleriaux, administrateur délégué de GO !, l’enseignement de la Communauté flamande.
De leur côté, les syndicats appellent à rester prudents. "L’assouplissement du port du masque est un sujet nuancé. La sécurité et la continuité des cours doivent être prioritaires. Sur base de l’analyse du risque, qui doit être réalisée dans chaque école par les conseillers en prévention, il faudra décider si ces assouplissements peuvent être menés à bien ou pas encore. La ventilation est essentielle. Les compteurs de CO2 sont importants pour bien suivre la situation".
Et dans l’enseignement francophone?
Les règles sanitaires pour la rentrée scolaire vont différer selon les Régions : si le port du masque sera assoupli en Wallonie, ce ne sera pas le cas en Région Bruxelloise, annonçait ce mardi la ministre francophone de l'Éducation, Caroline Désir. L'approche différenciée est justifiée par les taux de vaccination inférieurs à Bruxelles par rapport à la Wallonie, ainsi que par le nombre plus élevé d'infections par le coronavirus dans la capitale que dans le sud du pays.
En effet, 80% des Wallons et Wallonnes de plus de 18 ans ont reçu une première dose de vaccin, contre 63% à Bruxelles. L'écart se creuse encore davantage pour les 12-17 ans, avec 53% qui ont reçu une première injection en Wallonie, pour seulement 20% à Bruxelles. La situation épidémiologique n'est également pas la même : la Région bruxelloise compte 451 cas pour 100.000 habitants, contre une incidence de 160 infections pour 100.000 personnes en Wallonie, souligne Caroline Désir. C'est pourquoi il a été décidé d'appliquer des normes différentes pour le port du masque.
À la rentrée, les élèves de l'enseignement fondamental ne seront jamais obligés de porter un masque, qu'ils soient à Bruxelles ou en Wallonie. Les membres du personnel dans les écoles wallonnes bénéficieront, eux, d'un assouplissement : le masque ne devra être porté à l'intérieur que lors de tout contact ayant lieu lorsqu'ils sont en mouvement ou en dehors de la classe (lorsqu'ils se déplacent dans la classe, dans les couloirs ou lors du temps passé dans leur salle réservée, en dehors de la consommation des repas, par exemple). Il s'agit des mêmes règles que celles appliquées dans l'horeca.
A Bruxelles, cependant, le masque restera obligatoire à l'intérieur pour les adultes lors de tout contact avec des adultes comme avec des enfants dans l'enseignement primaire et seulement lors des contacts entre adultes dans l'enseignement maternel. Dans l'enseignement secondaire, les élèves et le corps professoral pourront laisser tomber le masque en Wallonie une fois assis, à l'instar des règles qui prévalent dans l'horeca. Une fois installés pour les leçons, le masque pourra ainsi être rangé. La protection faciale restera obligatoire à l'intérieur pour tous les adultes et les élèves à Bruxelles, lors de tout contact, même en cours.
Tant à Bruxelles qu'en Wallonie, une attention particulière devra être portée à la ventilation des locaux. La ministre de l'Éducation préconise de solliciter une analyse de risques auprès du Comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT) ou, à défaut, avec le Service interne pour la prévention et la protection au travail (SIPPT). Ces organes pourront mesurer la qualité de l'air dans les écoles et proposer, si nécessaire, des protocoles d'aération plus stricts.