Deux C-130 évacuent 170 Belges et Néerlandais de Kaboul vers Islamabad
Les avions de transport C-130H Hercules (photo archives) de l'armée belge ont exfiltré ce samedi en deux vols quelque 170 personnes d'Afghanistan vers le Pakistan. C’est ce qu’a annoncé le gouvernement fédéral, organisateur de cette opération d'évacuation, par les voix de ses ministres de la Défense, des Affaires Etrangères et de l’Asile et la Migration.
Deux vols de C-130 ont eu lieu entre l'aéroport international Hamid Karzaï de Kaboul et Islamabad, la capitale pakistanaise qui sert de base arrière à l'opération "Red Kite" (cerf-volant rouge) lancée lundi par le gouvernement fédéral après la prise de Kaboul par les Talibans.
"Le deuxième C-130 belge a atterri à Islamabad depuis Kaboul. Premier bilan de la journée : environ 170 personnes, dont de nombreux Belges et Néerlandais, ont été mis en sécurité", ont indiqué les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Sophie Wimès (photo) et Ludivine Dedonder, ainsi que le Secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration, Sammy Mahdi, sur Twitter.
Le premier vol transportait 57 Belges et 27 Néerlandais, le deuxième 17 Belges et 65 Néerlandais.
"Une progression positive que nous espérons encore faire évoluer", ont ajouté les trois membres du gouvernement fédéral, alors que trois C-130 sont désormais à pied d'œuvre à Islamabad pour poursuivre, dans des conditions extrêmement difficiles, l'évacuation de centaines de personnes - des Belges et membres de leurs familles, des Luxembourgeois, des personnes bénéficiant d'une protection de la part de la Belgique et d’autres disposant d'un permis de séjour, ainsi que des Afghans menacés par le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan.
Un C-130 a une capacité maximale de 96 passagers - mais les limitations font que ce nombre peut être réduit lors des vols d'évacuation pour des raisons de sécurité. Vendredi, un premier vol de C-130 avait permis d'évacuer seize Belges de Kaboul, alors qu'un second vol avait dû repartir à vide.
Quatre rotations étaient prévues samedi entre Kaboul et Islamabad, mais l'exécution des missions est notamment tributaire de la situation à l'aéroport international Hamid Karzaï de Kaboul et des créneaux ("slots") accordés par l'armée américaine qui contrôle cette installation, seule porte d'entrée et de sortie pour les vols étrangers.
"Envoyez des bus"
Le journaliste Majd Khalifeh (VRT NWS) est en contact avec plusieurs Belges (Afghans) qui se trouvent à Kaboul. "La plupart d’entre eux m’expliquent qu’ils reçoivent très peu d’informations à propos du moment exact où ils sont attendus à la porte de l’aéroport pour être évacués. Et aussi surtout comment ils peuvent parvenir à se rendre à cette porte", indique Khalifeh.
L’un de ces Belges - qui préfère rester anonyme - a envoyé une vidéo filmée à l’aéroport de Kaboul ce samedi matin. Il demande aux Belges de chercher les ressortissants avec des bus à d’autres endroits de la capitale afghane, parce qu’ils ne parviennent pas à atteindre l’aéroport.
"Il faut se frayer un chemin parmi des milliers de personnes devant la porte de l’aéroport. Ce n’est pas possible pour les plus âgés ou pour des parents avec enfants", explique Majd Khalifeh. Mais même ceux qui parviennent jusqu’à la porte, ne peuvent souvent pas entrer dans l’aéroport. Un Belge qui était parvenu jusqu’à la porte et disposait de tous les papiers nécessaires n’a reçu aucune réaction des militaires américains qui gardent l’entrée de l’aéroport.