Steven Van Gucht met en garde contre une éventuelle quatrième vague à l'automne
Avec le nouvel assouplissement des mesures sanitaires qui entre en vigueur ce 1er septembre et la rentrée scolaire, il est possible que la Belgique doive faire face à une quatrième vague de la COVID-19 en automne. La gravité de cette vague dépendra largement de notre comportement et surtout du nombre de contacts à risque que chacun aura. C'est ce qu'a déclaré, mardi le virologue Steven Van Gucht lors d'un nouveau point presse hebdomadaire organisé par l'institut sanitaire Sciensano et le Centre national de crise.
Les modèles à long terme supposent une quatrième vague potentielle, mais la mesure dans laquelle le nombre de contacts à risque augmentera déterminera la hauteur de la courbe, a déclaré Steven Van Gucht. Avec une augmentation de 50 %, les modèles prévoient jusqu'à 400 admissions par jour et un pic de plus de 1 000 patients COVID en soins intensifs en octobre ou en novembre.
Cette quatrième vague potentielle affectera davantage Bruxelles que la Wallonie et la Flandre. Cela s'explique par le taux de vaccination plus faible dans la capitale.
Toutefois, si nous parvenons à limiter le nombre de contacts à risque à une augmentation de 30 %, le nombre d'admissions hospitalières prévues sera réduit de moitié. C'est pourquoi Steven Van Gucht souligne qu'il est toujours important de faire preuve d'une certaine prudence et de continuer à respecter les mesures qui sont toujours en place, comme le port d'un masque et une bonne ventilation.
Il est également important de souligner qu'il s'agit de prévisions encore incertaines, qu'il convient de manipuler avec prudence.
Ces dernières semaines, une augmentation progressive mais régulière du nombre d'infections et des hospitalisations a été enregistrée. Ces derniers jours, cependant, les chiffres semblent s'être stabilisés autour de 2 000 nouvelles infections et 60 admissions à l'hôpital par jour.
La plupart des contaminations sont enregistrées chez les enfants et les adolescents. Par exemple, le taux de positivité chez les enfants âgés de 0 à 9 ans est de 11,3 %, contre 5,4 % pour l'ensemble de la population. "Nous verrons donc régulièrement des contaminations à l'école", déclare le virologue.
Le taux d'hospitalisation reste gérable avec 674 patients COVID dans les hôpitaux belges, dont 200 nécessitent des soins intensifs. Cependant, un quart de toutes les nouvelles admissions se font dans la région de Bruxelles, où un tiers de tous les patients sont en soins intensifs. À Bruxelles, un lit de soins intensifs sur quatre est déjà occupé. Pour expliquer ces chiffres élevés, Steven Van Gucht met en avant le taux de vaccination relativement faible par rapport à la Flandre et à la Wallonie.
Le nombre de décès est en hausse depuis juillet, avec environ 6 décès par jour. Neuf personnes sur dix qui succombent aux effets du COVID-19 ont plus de 75 ans.
Nous sommes dans une phase finale, mais la pandémie n'est pas encore terminée
Les prévisions à court terme pour les deux prochaines semaines indiquent une nouvelle augmentation du nombre d'infections et d'hospitalisations à Bruxelles et, dans une moindre mesure, en Wallonie. En Flandre, les chiffres de la corona devraient se stabiliser.
Enfin, Steven Van Gucht souligne que les vaccins restent la garantie la plus importante de protection contre les maladies graves. Plus de 75 % des patients admis dans les hôpitaux belges ne sont pas ou pas complètement vaccinés. Dans les 25 % restants qui ont été entièrement vaccinés, l'infection coronarienne est diagnostiquée dans la moitié des cas lors d'une admission pour une raison autre que le COVID. L'âge moyen des patients hospitalisés vaccinés, 82 ans, est aussi considérablement plus élevé que celui du groupe non vacciné ou incomplètement vacciné (64 ans).
"Nous sommes dans une phase finale, mais la pandémie n'est pas encore terminée", conclut Steven Van Gucht.