La Belgique débloque deux millions d'euros pour l’aide humanitaire en Afghanistan
La ministre de la Coopération au développement, Meryame Kitir (Vooruit), annonce ce lundi débloquer une contribution de deux millions d'euros pour répondre aux besoins humanitaires en Afghanistan. "La population afghane - et en premier lieu les filles et les femmes - mérite notre solidarité", estime la ministre socialiste. Dans l’émission "De ochtend" (Radio 1), Maarten Bullens de Médecins sans frontières confirmait ce lundi matin la gravité de la situation sur le terrain.
Meryame Kitir (photo archives) a annoncé l’aide humanitaire pour la population afghane à l'occasion de la conférence internationale des Nations Unies sur le développement durable - il s'agit d'une première Conférence des donateurs de l'ONU pour l'Afghanistan. "Ces dernières semaines, nous avons vu des images de personnes tentant de fuir l'Afghanistan. Mais la majorité de la population est restée dans le pays dans des conditions difficiles et la situation ne semble pas s'améliorer. La population de l'Afghanistan - avant tout les filles et les femmes - mérite notre solidarité", a commenté la ministre belge de la Coopération au développement.
Même avant la prise de pouvoir des talibans, l’Afghanistan dépendait déjà sensiblement de l’aide internationale. Quelque 18 millions d’habitants, soit la moitié de la population, ont besoin de l’aide humanitaire pour survivre.
La totalité de la contribution belge de deux millions d'euros sera versée au Fonds humanitaire des Nations Unies pour les pays. Les organisations humanitaires telles que le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, par exemple, peuvent y faire appel. La contribution belge est destinée à renforcer les soins de santé mobiles et à assurer la sécurité alimentaire.
"Grâce à l'ONU, cette aide bénéficie également aux Afghans de manière tangible et immédiate. Lorsque l'on sait qu'aujourd'hui, la moitié des enfants de moins de cinq ans vivent au seuil de la malnutrition, alors il est aussi de notre responsabilité de ne pas fermer les yeux et de faire notre part. Les filles et les femmes afghanes en particulier sont confrontées à des temps incertains. Nous devons donc faire tout ce qui est en notre pouvoir pour leur faire sentir qu'elles ne sont pas seules ", a encore souligné la ministre chargée de la Coopération au développement. Selon celle-ci, la contribution belge est également un signal pour les autres pays, car le programme d'aide des Nations Unies est gravement sous-financé.
MSF confirme la gravité de la situation sur le terrain
Interrogé dans l’émission “De ochtend" de la VRT, Maarten Bullens de l’organisation Médecins sans frontières (photo archives) confirmait ce lundi matin que la situation reste très incertaine en Afghanistan. Il travaille pour l’ONG dans la maternité d’un hôpital afghan et est de retour en Belgique depuis quelques jours. "Actuellement, la situation est calme en Afghanistan et la vie normale reprend son cours, mais il reste énormément de questions. Beaucoup de gens sont inquiets, notamment à propos de la situation financière, parce que les banques sont encore toujours fermées".
"La plupart des 400 collaborateurs de Médecin sans frontières sont des femmes", précisait Bullens. "La situation n’a pas encore beaucoup changé pour elles mais elles attendent de voir comment cela va évoluer. Tant que c’est possible, elles continuent à travailler. L’insécurité est plus grande pour les femmes, elles doivent se rendre au travail, ce qui parait parfois moins évident qu’avant. Mais elles viennent et la maternité peut rester ouverte", indiquait Maarten Bullens.
Il précisait que Médecins sans frontières et la Croix Rouge sont les deux seules organisations humanitaires qui sont restées en Afghanistan. "Mais nous pouvons difficilement reprendre tout le système des soins de santé, qui est sous grosse pression. Cela va devenir très difficile".