Nicolas Maeterlinck

Le virologue Van Ranst sceptique face à l’interdiction d’activités en intérieur à Knokke-Heist

Dès ce lundi et jusqu’au 30 novembre, la commune côtière de Knokke-Heist interdit toutes activités en intérieur pour les plus de 13 ans, en raison de la remontée rapide du nombre de contaminations au coronavirus sur son territoire, alors que les soins intensifs de l’hôpital local Zeno affichent déjà complet. Le virologue Marc Van Ranst a exprimé son incompréhension, dimanche sur le plateau de la télévision privée VTM, face aux mesures supplémentaires prises à Knokke-Heist. "Cela va uniquement déplacer le problème. Les gens vont se rendre dans une autre commune. Je pense que si l'on veut prendre de nouvelles mesures, il vaut mieux le faire au niveau fédéral ou à tout le moins dans un territoire plus large qu'une commune", estime le virologue. "Ainsi, on évite une surenchère des mesures de restriction". Van Ranst insiste à nouveau sur l’importance de la vaccination pour éviter un nouveau confinement.

Knokke-Heist a décidé samedi de suspendre temporairement les activités sportives et culturelles en intérieur en raison de la hausse des contaminations au Covid-19. Pourtant, Knokke-Heist ne fait pas si mal. "En Belgique, 511 des 581 communes que compte le pays ont une situation sanitaire moins bonne que Knokke-Heist", a ensuite relevé Marc Van Ranst sur le réseau social Twitter. "Mais c'est vrai que la capacité des soins intensifs à l'hôpital AZ Zeno est problématique. Sept des neuf petits lits disponibles sont occupés par des patients non-corona, les deux autres le sont par des patients souffrant du Covid-19", a-t-il détaillé.

Le virologue s'est par ailleurs interrogé sur l'utilité des nouvelles mesures adoptées par les autorités locales, notamment dans le secteur culturel. "Tout y est contrôlé. Si vous voulez vraiment faire quelque chose, il faut s'attaquer aux grandes fêtes, telles que des fêtes d'anniversaire, des bals, etc. Il faut vérifier quelles activités en intérieur provoquent des chiffres élevés de contamination. Pour réduire les risques, les capteurs de CO2 et une bonne ventilation jouent un rôle majeur", soulignait encore Marc Van Ranst, tout en appelant le gouvernement à contrôler davantage ces installations.

"Soyons contents d’avoir les vaccins"

Un nombre croissant de citoyens se posent des questions sur l’efficacité de la vaccination, alors que des patients vaccinés atteints du Covid-19 sont également admis dans les hôpitaux. "Il faudrait comparer à une situation sans vaccin contre le coronavirus", indique Marc Van Ranst. "Si nous avions dû combattre cette nouvelle vague de contaminations aussi contagieuses sans l’aide des vaccins, nous aurions certainement dû à nouveau nous confiner. Et cette vague aurait alors été bien pire que la première. Soyons donc simplement contents d’avoir maintenant les vaccins".

"Actuellement, ce sont avant tout des plus jeunes gens qui sont admis aux soins intensifs. Et ce sont surtout des jeunes gens non-vaccinés qui créent un taux d’occupation élevé ou prolongé des lits aux soins intensifs. S’ils se font vacciner, ils éviteront ce problème", précise le virologue.

Selon Van Ranst (photo), une seule mesure ne suffit pas à maitriser la situation. Il faut un ensemble de mesures. "Nous les connaissons tous. C’est aux responsables politiques de décider ce qui fonctionne au mieux. Plusieurs mesures ont été prises, mais il est encore trop tôt pour constater si elles fonctionnent déjà".

La population a l’impression d’être coincée dans une boucle éternelle, avec des poussées et des diminutions, des assouplissements et des renforcements des mesures. "Normalement, chaque nouvelle vague devrait être moins forte que la précédente, ce qui devrait aussi avoir un impact sur les hospitalisations et décès. Si l’épidémie est progressivement maitrisée, elle évoluera vers une situation comme la grippe saisonnière, qui fait chaque année aussi des morts. Mais nous n’y sommes pas encore", concluait Marc Van Ranst.

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