Ultime appel à témoins dans l'affaire du meurtre non élucidé du gendarme Peter De Vleeschauwer

Il semble que l’affaire du meurtre du gendarme Peter De Vleeschauwer restera à jamais non élucidée, car le juge d'instruction veut classer l'affaire dans qu’aucun coupable n'ait été arrêté. Dimanche, cela fera exactement 25 ans que le gendarme a été enlevé de la caserne de Saint-Nicolas (Flandre orientale) où il travaillait. Le soir même, il était assassiné d’une balle dans la nuque, mais son corps n'a été retrouvé que six semaines plus tard sur les rives de l’Escaut. Selon son frère, Chris De Vleeschauwer, l'enquête a été manipulée car d'autres gendarmes étaient impliqués dans le meurtre. Il lance un ultime appel à témoins.

Le 14 novembre 1996, le Maréchal des Logis-Chef Peter De Vleeschauwer disparaissait de la caserne de gendarmerie de Sint-Niklaas. Dans la pièce où il était assis, sa chaise était retrouvée renversée ainsi que son bol de soupe. Tout semblait indiqué qu’il y avait eu une bagarre mais plus aucune trace du gendarme. Des témoins avaient vu une BMW s'éloigner en faisant crisser ses pneus. 

Sa famille craignait le pire. Peter De Vleeschauwer était sur la piste d'une affaire environnementale sensible et avait reçu des menaces de mort peu avant sa disparition.

Une balle dans la nuque comme une exécution

Cette disparition était très inquiétante, mais étrangement pas pour tout le monde. Le commandant de district de la gendarmerie de l'époque annonçait à la famille que le gendarme est parti à l'étranger. Une erreur importante et douloureuse, comme il s'avérera plus tard. Car le lendemain de Noël, six semaines après sa disparition, le corps du gendarme était retrouvé sur les rives de l'Escaut à Hamme. L'autopsie montrait qu'il avait été tué d'une balle dans la nuque le jour de son enlèvement. Une véritable exécution, du travail de professionnels. Mais les excuses pour les fausses informations diffusées par le commandant de district ne sont jamais venues.
 

"La piste d'un règlement de compte interne n'a jamais été prise au sérieux"

L’enquête sur le ou les auteurs de ce meurtre dure depuis 25 ans. Les recherches ont été menées dans toutes les directions. "Au total, six personnes originaires de divers milieux ont été arrêtées, elles sont restés en prison pendant des mois, soupçonnées d'enlèvement et de meurtre d'un gendarme", raconte Chris De Vleeschauwer, "jusqu'à ce que les enquêteurs doivent admettre que ces suspects n'avaient rien à voir avec ce meurtre. 

"Mais la piste la plus évidente, celle d'un règlement de compte interne, n'a jamais été prise au sérieux. Dès que des gendarmes, les collègues de Peter, ont été cités, les rangs au sein du corps se sont refermés. L'enquête judiciaire a été orientée dans une autre direction. C'était si frappant qu'on peut parler d'intention malveillante, de manipulation de l'enquête. Cela m'a fait penser que ce meurtre ne devait pas être résolu" a confié le frère du gendarme.

Ultime appel à témoins

À la demande de la famille, qui n'avait plus confiance dans les enquêteurs de Termonde, le dossier a été transféré à Gand. Mais là aussi, sans résultat. Selon le parquet-général, toutes les pistes ont été examinées. Et des dizaines de personnes potentiellement impliquées ont subi un test au détecteur de mensonges. Il y a également eu une analyse de crime, mais à présent l'enquête arrive en phase finale et sera classée. Sans résultats. Chris De Vleeschauwer préfère encore que l'enquête s'arrête. Pour qu'il puisse lui-même citer des noms. Il lance un ultime appel aux anciens gendarmes qui en savent plus sur le meurtre pour qu'ils parlent enfin.

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