Les hôpitaux doivent reporter de deux semaines tous les soins non urgents

Les hôpitaux du pays doivent reporter de deux semaines tous les soins non urgents. L’information a été révélée mardi soir par la VRT, citant un courrier du Comité Hospital & Transport Surge Capacity (HTSC), qui surveille au quotidien la situation dans les hôpitaux durant l'épidémie de coronavirus. Le comité demande également de rouvrir des lits de soins intensifs dédiés aux patients Covid. La directrice de la coupole flamande des hôpitaux et organisations de soins Zorgnet-Icuro, Margot Cloet, craint que cette décision soit insuffisante. 

Dans sa missive adressée à tous les hôpitaux du pays, le HTSC précise trois types de soins concernés: des activités faisant appel aux soins intensifs mais qu'il est possible de reporter, les hospitalisations classiques ne faisant pas appel aux soins intensifs et les activités d'hôpital de jour en chirurgie qui, elles non plus, ne recourent pas aux soins intensifs.

Les interventions et traitement vitaux, comme les chimiothérapies, les dialyses et revalidations essentielles, ne sont pas concernés.

Actuellement, 3.750 malades du Covid sont soignés à l'hôpital, dont 780 en soins intensifs. "D'ici le 6 décembre, nous devrions dépasser les 900 patients Covid aux soins intensifs. Sans revirement de situation, ce seront même 1.000 patients Covid en soins intensifs d'ici le 10 décembre", s'inquiète le Comité.
 

"Nous verrouillons les soins de santé pour garder la société ouverte"

"Le report des soins de santé non urgents constitue l'ultime recours pour maintenir le système de soins en fonctionnement, mais il est urgent de faire baisser la circulation du virus", a justifié mercredi Marcel Van der Auwera, responsable du Comité Hospital & Transport Surge Capacity, au lendemain de la décision de reporter de deux semaines les soins de santé non urgents.

Le Comité Hospital & Transport Surge Capacity surveille au quotidien la situation dans les hôpitaux et conseille le gouvernement depuis le début de la crise sanitaire pour garantir des mesures de contrôle adéquates dans les établissements hospitaliers. Mardi soir, cet organe consultatif a décidé de reporter de deux semaines les soins non urgents pour faire face à la nouvelle vague épidémique. Parmi ces soins figurent les activités faisant appel aux soins intensifs mais qu'il est possible de reporter, les hospitalisations classiques ne faisant pas appel aux soins intensifs et les activités de jour en chirurgie ne faisant pas appel aux soins intensifs.

Selon Marcel Van der Auwera, le système des soins de santé se trouve sur une pente glissante. "Le report des soins non urgents constitue l'ultime recours pour maintenir le système de soins de santé en fonctionnement", affirme-t-il.
"En théorie, les hôpitaux du pays disposent de 2.000 lits de soins intensifs. Mais 223 d'entre eux sont indisponibles faute de personnel. Ce qui revient, en pratique, à 1.800 lits", poursuit-il.

"Pendant le confinement, nous avons constaté que, lors d'une période limitée, nous avons pu maintenir 500 lits pour les soins intensifs non liés au Covid-19. Mais ce nombre augmente très rapidement, en raison de crises cardiaques ou d'hémorragies cérébrales, par exemple, de sorte que ce chiffre passe vite à 750-800", ajoute Marcel Van der Auwera.

"Les prévisions actuelles montrent qu'à la Saint-Nicolas, nous pourrions avoir 900 patients Covid-19 en soins intensifs et 1.000 quatre jours plus tard. Donc d'ici le 10 décembre, il n'y aura plus de place, c'est la réalité", avance-t-il encore.
Le responsable du Comité Hospital & Transport Surge Capacity plaide par conséquent pour réduire rapidement la circulation du virus en combinant des décisions politiques et de "bon sens". "S'il n'y a plus de place, chacun d'entre nous est en danger et des décisions devront être prises pour savoir qui aura le lit ou le respirateur", conclut-il.
 

La directrice de Zorgnet-Icuro appelle à un débat parlementaire sur le report des soins

La directrice de la coupole flamande des hôpitaux et organisations de soins Zorgnet-Icuro, Margot Cloet (photo ci-dessous), craint que la décision de reporter de deux semaines les soins non urgents soit insuffisante. "Nous pressons un citron qui est déjà presque entièrement pressé", a-t-elle réagi. La directrice plaide pour un débat parlementaire sur la priorité des soins.

La directrice de Zorgnet-Icuro doute fortement que cette mesure soit suffisante. "Il y a de fortes chances que des mesures supplémentaires soient nécessaires, comme le transport de patient à l'étranger ou l'envoi d'équipes d'infirmières de l'étranger", explique-t-elle.

Alors que les hôpitaux font probablement face à la vague la plus difficile, Margot Cloet demande à ce que des choix politiques soient pris quant aux patients qui doivent rester prioritaires. "Allons-nous continuer de donner la priorité aux gens sur base de leur maladie ou leur pathologie ?", s'interroge-t-elle. "Ou allons-nous donner la priorité aux patients qui ont les meilleures chances de s'en sortir, comme c'est le cas aux Pays-Bas avec le code noir? Cette question devrait faire l'objet d'un débat parlementaire", conclut-elle.
 

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