Perturbations dans plusieurs villes flamandes suite aux actions de protestation d’agriculteurs
Les agriculteurs et agricultrices organisent ce mercredi des actions de protestation dans toute la Flandre, pour dénoncer l'absence d'un cadre sur les émissions d'azote. Au moins 3.000 personnes y prennent part, selon la porte-parole du Boerenbond, qui défend les intérêts du secteur agricole au nord du pays, ce qui représente 30 kilomètres de tracteurs.
Les agriculteurs se dirigent vers les rings de Roulers, Gand, Tirlemont, Geel et Hasselt où le rendez-vous est donné à 14h00. Quelque 3.000 personnes se sont inscrits à l'action mais le nombre de protestataires sera certainement plus nombreux, selon Vanessa Saenen, porte-parole du Boerenbond. "Nous remarquons qu'ils sont bien plus qu'attendus", déclare-t-elle.
A Louvain, dans le Brabant flamand, environ 120 tracteurs ont débarqué sur le ring vers 11h00, occasionnant de "sérieuses perturbations", selon la police louvaniste. Les véhicules agricoles occupent deux voies du périphérique. Le convoi doit arriver à Tirlemont entre 13 et 14h00. Là aussi, des embarras de circulation sont à prévoir.
Depuis une décision judiciaire le 25 février - un tribunal a annulé le permis d'un poulailler dans le Limbourg produisant trop d'azote -, le gouvernement flamand doit élaborer un nouveau cadre pour les émissions d'azote. Sans cadre, les agriculteurs flamands se retrouvent dans l'incertitude. Selon le Boerenbond, l'avenir de milliers d'entreprises est en jeu car l'absence de cadre met en péril l'octroi de licences.
Le gouvernement flamand a promis qu'un cadre définitif sur l'azote devrait être présenté d'ici la fin de l'année. Mais le Boerenbond craint toujours qu'aucune certitude n'intervienne en 2021 et dénonce le silence du gouvernement depuis mai. "C'est pourquoi nous descendons dans les rues. Nous demandons au gouvernement de ne pas nous abandonner", appelle Mme Saenen.
Les fédérations sectorielles de l'industrie laitière (BCZ), de l'alimentation animale (BFA) et des abattoirs, ateliers de découpe et grossistes (Febev) ont apporté leur soutien aux actions des agriculteurs et agricultrices flamands. L'absence de cadre les inquiète également, cela freinant les investissements (durables) dans l'industrie agroalimentaire, selon elles.
"Les agriculteurs belges sont la pierre angulaire de notre industrie agroalimentaire", soulignent la BCZ, BFA et Febev. "Nous voyons déjà les premières conséquences sur nos entreprises. Cela mène à des situations désastreuses, avec un grand impact sur l'emploi et le chiffre d'affaires du secteur dans tout le pays", dénonce Katrien D'hooghe, de la Belgian Feed Association (BFA).
Les trois organisations sectorielles, qui représentent ensemble un chiffre d'affaires annuel de 12,7 milliards d'euros et 15.000 travailleurs et travailleuses, plaident pour l'élaboration d'un "plan azote concret et réaliste". Sans celui-ci, tout le secteur se retrouve dans l'incapacité de réaliser ses ambitions climatiques, selon elles.
